Le jeudi 8 juillet 2021, l’Alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APMP), a animé une conférence de presse à Ouagadougou. Une tribune pour la majorité présidentielle de dénoncer « l’attitude de l’opposition » concernant son retrait du dialogue politique.
Par Frank Pougbila
Le 17 juin 2021, les acteurs politiques étaient réunis dans le cadre du dialogue politique voulu par le chef de l’Etat, Roch Kaboré. Les travaux devraient reprendre le 3 juillet dernier. Contre toute attente, le Chef de file de l’opposition politique (CFOP) du Burkina Faso, Eddie Komboigo a annoncé, le retrait de l’opposition du cadre du dialogue. C’était le 26 juin récent.
« Notre pays le Burkina Faso est en proie à des attaques barbares, injustifiées depuis 2015. L’heure est grave, l’heure est grave. Au regard de ce qui précède et de l’aggravation de la situation sécuritaire, l’opposition annonce dès aujourd’hui qu’elle suspend sa participation au dialogue politique », avait justifié le CFOP.
En conférence de presse, le jeudi 8 juillet 2021 à Ouagadougou, l’Alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APMP) s’est dite stupéfaite. Surprise par le retrait de l’opposition du cadre du dialogue politique.
Selon le ministre en charge de l’Urbanisme, Bénéwendé Stanislas Sankara, porte-parole lors de la conférence, malgré l’appel du Président du Faso à l’opposition dans son discours du 27 juin à surseoir à la marche organisée du 3 et 4 juillet dernier, l’opposition a préféré la rue.
« Ce jeu trouble du CFOP nous laisse interrogatifs sur la réelle volonté de participer à la discussion, si celle-ci ne devrait pas lui servir d’occasion à une agitation politicienne », a dit le principal animateur de la conférence de presse.
La majorité présidentielle se sent-t-elle trahie ? « Oui, l’opposition nous a trahi », répond Me Sankara. Pour l’APMP, la seule divergence qui a eu lieu lors du dialogue politique, c’est la requête formulée par l’opposition portant sur la démission du Premier ministre.
Lassané Sawodogo, membre de l’APMP, note que « dire au Premier ministre de démissionner, c’est demander la démission du gouvernement. Mais, sans gouvernement, on ne parlera pas de dialogue politique ».
L’APMP invite l’opposition à préserver « l’esprit républicain ». Par ailleurs, les conférenciers informent que le dialogue politique est encadré au Burkina par des instruments juridiques et « si le Président du Faso le juge nécessaire, il doit s’exercer sans condition, dans l’intérêt bien compris de la nation ».
Le ministre Sankara a saisi l’occasion pour revenir sur la polémique concernant la volonté d’achat d’un véhicule à 96 millions de francs CFA par la ministre en charge de la Culture. « C’est légal. Un véhicule de fonction n’est pas un véhicule de prestige. Il a une utilité donnée.
Je comprends la réaction des gens. Mais, parfois, il faut demander ce que le véhicule peut apporter. Si vous ne connaissez pas l’utilité du véhicule, naturellement vous ne verrez le verre qu’à moitié vide ou à moitié plein, quand on parle de 96 millions pour un véhicule.
Un véhicule V8 à 96 millions, demandez ce que ce véhicule peut faire et ce que ça représente pour la fonction pour laquelle il a été acheté ».