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La découverte de la statue de Thomas Sankara à Ouagadougou ce 2 mars 2019 avait suscité une immense joie au sein de l’opinion Burkinabè. Cependant, elle ne fut que de courte durée, l’œuvre dévoilée du collectif des artistes sculpteurs, supervisée par Jean Luc Bambara a déchanté une bonne partie de l’opinion au regard des multiples imperfections. La tête de Thomas Sankara est loin d’être celle que l’on connait facilement par le regard et le sourire qui illumine le visage. En lieu et place de Thomas Sankara sur la tenue, ils ont choisi d’écrire Tom Sank, (TOM sans la lettre « H ») comme l’appelle affectueusement ses adeptes. Cette grossièreté est inadmissible, pour une statue officielle et sérieuse il n’y a pas de place pour ces appellations familières. Ils sont nombreux à se poser la question de savoir comment le comité international pour le mémorial Thomas Sankara (CIM TS) a pu réceptionner cette œuvre ? Faisant place ainsi à un déferlement de mécontentement général sur la toile. Et pourtant, c’est plutôt le ministère de la culture qui est responsable de ces œuvres imperfectionnées. En 2016, sous l’égide du ministre de la culture démissionnaire Tahirou Barry, le sculpteur Jean Luc Bambara a été attributaire d’un marché de 310 millions de FCFA. La procédure d’octroi de ce marché public avait été très critiquée par l’ASCE LC (l’autorité supérieure de Contrôle d’état et de lutte contre la corruption). Il avait 120 jours pour exécuter plusieurs statues à travers le pays. Ses premières œuvres (Gaoua, Tema Bokin et Yako) avaient laissé beaucoup de gens pantois. Selon nos sources, Jean Luc Bambara devait sculpter au total quatre statues géantes de Thomas Sankara. Lesquelles statues devraient être installées à Yako, Tema Bokin, Gaoua, Ouagadougou (des localités qui ont une histoire avec le capitaine Thomas Sankara).

Comment la statue s’est retrouvée entre les mains du comité international pour le mémorial Thomas Sankara ?
La première destination de la statue était prévue au rond-point de la patte d’oie mais ce site n’a pas été retenue car il est considéré comme un axe principal de décollage et d’atterrissage des avions. Le deuxième site, le rond-point des nations unies et le troisième le rond-point de la pédiatrie Charles De Gaule ne pouvaient pas non plus accueillir la statue pour des raisons de projets d’échangeurs en vue.
Le ministère de la culture choisi de rétrocéder la statue au comité international pour le mémorial Thomas Sankara afin de l’installer sur le site du mémorial.
Malgré tout, le CIM TS doit s’assumer au risque de perdre l’adhésion populaire pour sa principale mission qui est l’érection du mémorial. C’est la deuxième erreur importante en réceptionnant cette œuvre avec le ministère de la culture après avoir raté l’appel à candidature de l’architecte pour l’érection du mémorial. Pendant que l’attributaire soupçonné de plagiat poursuit le CIM TS en justice on devrait éviter de tomber dans cette situation ou toute l’opinion se dit consterné. Pour le respect de la mémoire d’un homme à la trempe du père de la révolution burkinabè il faut beaucoup plus du sérieux. Ce site va devenir une destination mondiale et donc il faudrait respecter la mémoire d’un homme dont le charisme transcende le continent. Le ministère de la culture et le CIM TS ont échoué sur ce coup.

Albert Nagreogo

Libreinfo.net