Parier sur les résultats sportifs du football est devenu une pratique courante au sein de la jeunesse de Ouagadougou. Si certains jeunes se frottent souvent les mains parce qu’ils s’en sortent, d’autres, par contre, ont des regrets et se mordent les doigts. Témoignages !
« Mon coupon n’a pas marché». Vous entendez le plus souvent cette phrase dans les causeries entre jeunes. Il s’agit de 1Xbet. C’est un jeu du hasard qui peut vous faire gagner beaucoup d’argent et comme il peut vous faire perdre une somme d’argent assez conséquente.
À Ouagadougou, ce pari sportif n’est plus de la passion. C’est devenu une addiction pour beaucoup de jeunes qui veulent se faire de l’argent, rien qu’en pariant sur la victoire d’une équipe lors des matchs des grands championnats européens.
On peut citer notamment la Champion’s league, des championnats Italiens, Espagnols, Allemands ou Anglais.
Sauf qu’avec 1xbet, rien n’est sûr à 100%. Les mauvaises surprises sont légion. Ce n’est pas l’étudiant Boukaré (nom d’emprunt) qui dira le contraire. Son témoignage est aussi triste que fâcheux.
« J’ai reçu la somme de 500 000 F CFA de mon père depuis la Côte d’Ivoire dont une partie devrait servir à payer mes frais d’étude et régler mon loyer. Le reste, je dois payer des vivres pour envoyer au village » nous explique Boukaré.
Hélas 1xbet est passé par là. L’étudiant ne fera pas ce qui était convenu entre lui et son père. Sa passion pour le pari sportif a eu raison lui. Boukaré décide de miser sur plusieurs matchs de football.
Mais en fin de compte, le résultat du pari lui a créé des ennuis plus que de la joie comme il l’espérait. Malédiction ou malchance, « j’ai perdu presque tout ce que j’ai misé ».
Les soucis n’ont pas tardé à faire regretter le jeune Boukaré qui va devoir maintenant affronter la réalité notamment son bailleur. « Mon bailleur veut me mettre dehors pour les arriérés de loyers. Mes parents du village ont aussi appelé mon géniteur de la Côte d’Ivoire pour demander des vivres », déclare-t-il.
Pour oublier un tant soit peu les problèmes, l’étudiant tente de les noyer dans l’alcool. « Ma vie n’a plus de sens, pire, je ne peux plus échanger avec mon papa. Je n’ai plus le goût de la vie, car mon père a dit à ma mère que je ne suis plus son enfant », a dit Boukaré, l’air triste.
1xbet fait ses victimes ‘’sans état d’âme’’. Sangaré en est une autre. Parieur fidèle, le jeu du hasard a instauré un climat tendu entre lui et sa femme.
En effet, il raconte qu’il a pris l’argent d’un prêt accordé à sa femme pour miser sur des matches de football. Et, quelques minutes après, les résultats tombent.
Les nouvelles sont mauvaises: Sangaré a perdu le montant prêté à sa femme pour faire du commerce. Malgré tout, ce parieur très confiant croit encore à un miracle.
« Je suis dans une situation difficile avec ma femme, mais je ne perds pas espoir avec ce jeu. Je vais avoir mon argent », a-t-il lancé, optimiste.
Quand on parle de ce jeu du hasard, Zoromé en sait aussi quelque chose. « Jouer au pari sportif n’est pas une chose aisée. Pour souvent gagner 1000 F CFA, il faut souvent perdre au moins 10.000 F CFA ».
Selon lui, « c’est par contrainte, notamment faute d’un emploi rémunéré, que beaucoup de jeunes jouent à ce jeu».
« Ce jeu appauvrit et peut créer des troubles de conduite liés à la consommation de substances comme le tabac ou la drogue », témoigne un ancien parieur, Adama.
Même si de nombreuses personnes perdent leur argent dans ce jeu, chez d’autres ce n’est pas le cas.
Anselme fait partie de ces personnes qui sont fières de s’adonner au pari sportif. Il explique qu’il permet d’arrondir la fin du mois, de joindre les deux bouts. « Être au chômage et ne pas être un parieur de football est très mauvais pour une personne, car ce jeu donne espoir », fait-il savoir.
Pour paraphraser Martin Luther King, qu’il soit nécessaire ou même justifié, ne croyez jamais que 1xbet n’a pas d’impact négatif.