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Le Burkina Faso célèbre le 59e anniversaire de son accession à l’indépendance ce 5-août 2019. Même si les festivités et la célébration de cet évènement ont été décalés à chaque 11 décembre de l’année, c’est bien le 5-août 1960 que Maurice Yaméogo a proclamé l’indépendance de la république de Haute-Volta dont il fut le premier président. Le 04-août 1984, Thomas Sankara rebaptise le pays et le fait appeler Burkina Faso. Depuis son accession à l’indépendance, ce pays a vécu des expériences amères tant au niveau politique que sociale. De tous ces évènements qui ont assombri le vécu des voltaïques et qui assombrissent aujourd’hui le vécu des burkinabè, le terrorisme constaté ces dernières années dans le pays est l’une des pires épreuves que traverse le Burkina derrière le démembrement de la Haute-Volta en 1932.

En janvier 1966 six ans après son accession à l’indépendance, la Haute-Volta faisait face à des difficultés économiques entraînant le premier soulèvement populaire de l’histoire du pays qui emportait le régime de son premier président Maurice Yaméogo. Après la prise de pouvoir par le colonel Aboubakar Sangoulé Lamisana qui succède à Maurice Yaméogo, le pays sera secoué pendant 21 ans par le phénomène du coup d’État militaire. C’est ainsi que des militaires vont se succéder à la tête du pays jusqu’à l’assassinat du leader du conseil national de la révolution Thomas Sankara. Celui à qui le pays doit son nom Burkina Faso, son drapeau, son hymne nationale et bien d’autres évolutions tant économiques que politiques qui ont permis au Burkina Faso de se faire une réputation d’intégrité dans le monde entiers. Blaise Compaoré proche ami de Sankara renverse celui-ci et dirige le pays d’une main de fer pendant 27 ans. De ces 27 années de pouvoir, on aura retenu en ce qui concerne le revers de la médaille que le Burkina a connu des famines, des sécheresses, une épidémie de méningite, des assassinats d’opposants politiques, d’étudiants et d’un journaliste, une mutinerie… On retiendra également les avancées noté en termes d’éducation, de progrès économique et social. Le 13 décembre 1998, le journaliste Norbert Zongo fut assassiné et de violentes émeutes éclatent dans tout le pays. Une certaine prise de conscience et une volonté de liberté et de démocratie vont couver à l’intérieur des burkinabè pour éclore 16 plus tard contraignant Blaise Compaoré qui faisait face à une violente contestation populaire à se réfugier en Côte d’Ivoire en octobre 2014. Celui-ci y vit toujours.

Quarante-huit après le premier soulèvement populaire, le 31 octobre 2014, une contestation populaire entraîne la chute de Blaise Compaoré. Après cette deuxième révolution populaire, le pays connait depuis sa première élection post-Compaoré une menace terroriste qui s’accroît au fil des jours depuis la première attaque dans le pays en janvier 2016. Cela fait plus de quatre ans que le Burkina Faso fait face à une insécurité grandissante caractérisée par des attaques terroristes entraînant des vagues de déplacements massifs des populations des zones touchées. A ce jour, plusieurs conflits communautaires ont été enregistrés dans le pays avec plus d’une centaines d’attaques terroristes qui ont occasionnées plus de 600 morts selon les chiffres donnés par le ministère de la défense du Burkina. Un phénomène jamais observés depuis la création de la Haute-Volta en 1919. C’est la plus grande difficulté à laquelle le pays a été confronté de toute son histoire derrière le démembrement de la Haute-Volta le 5 septembre 1932 par l’administration coloniale française. Les deux faits sont similaires en ce qu’ils posent tous la problématique de l’existence des voltaïques il y a 87 ans de cela et des burkinabè de nos jours. A ce jour, il existe des parties du territoire burkinabè qui ne sont pas sous le contrôle de l’État, des milliers de personnes n’ont plus accès à leurs terres à cause des attaques terroristes… La différence majeure avec le fait de 1932, c’est qu’a cette époque, l’État même n’existait plus. Ce qui attribut à ce fait le top 1 du classement. Aujourd’hui, l’État à les moyens de se protéger. C’est la protection des populations qui pose problème.

Ce 59e anniversaire, tombe sur un période cruciale à laquelle la survie du pays en dépend. On retiendra que les périodes sombres de la Haute-Volta devenue Burkina Faso en 1984 sont toutes venus après des soulèvements populaires. Certaines avancées également y dérivent. Après celle de 1966, le pays a connu de grands progrès en matière de droit et des libertés fondamentales mais ce, au prix fort du sang des burkinabè. Le pays sera agité pendant 21 ans par les coups d’État militaires et les assassinats politiques. Après l’insurrection de 2014, le pays devient la cible d’attaques terroristes. Il est visible que les gouvernants actuels n’ont pas le contrôle de la situation. Avec l’évolution des actes terroristes, tout présage un avenir particulièrement difficile pour le pays. En dépit des innombrables difficultés auxquelles le Burkina a été confronté, ces fils et filles n’ont jamais baissé les bras face à l’adversité. Quand Sankara a rebaptisé le pays, il lui donna pour devise : «la patrie ou la mort nous vaincrons ». Trois décennies après son assassinat, des fils et filles du même pays prennent les armes les uns contre les autres dans le désintérêt de leur patrie.

Nourdine Conseibo
www.libreinfo.net