Des progrès substantiels ont été enregistrés dans la promotion des droits humains au Burkina Faso. Mais ceux-ci sont mis à mal par la crise sécuritaire. Ainsi, les acteurs de la Commission nationale des droits humains, ont initié un forum national de deux jours ouvert ce 23 janvier 2020 à Ouagadougou, pour réfléchir sur comment assurer la protection des défenseurs des droits humains.
C’est la mise en place du mécanisme de protection des défenseurs des droits humains voulue par la Commission nationale des droits humains(CNDH), qui a nécessité ce forum sur le « Rôle, missions et protection des défenseurs des droits humains dans un contexte de crise sécuritaire ». Ce thème sur lequel va porter les réflexions au cours de cette réunion va réunir les défenseurs des droits humains des 45 provinces du pays.
C’est en 2017 au Burkina Faso, que la loi no039-2017/AN a été adoptée pour protéger les défenseurs des droits humains. Au cours de ce panel, les différents acteurs engagés dans la promotion des droits humains vont réfléchir à des mécanismes en vue de renforcer leur protection. Il s’agira notamment de penser à la mise en œuvre d’un mécanisme d’alerte en vue d’assurer la protection desdits acteurs.
A cause de l’insécurité, la situation des défenseurs des droits humains est devenue plus critique, déplore Rodrigue Namoano, le président de la Commission nationale des droits humains(CNDH). « Les défenseurs des droits humains sont de plus en plus menacés voire assassinés », a-t-il confié avant de préciser que le rôle des défenseurs des droits humains est essentiel dans la consolidation de l’État de droit.
« La protection des droits humains est un préalable à tout développement ainsi qu’il a été établi par les Nations unies », estime Mathieu Ciowela, le représentant du programme des Nations unies pour le développement(PNUD).
Il y a donc lieu à ce que ceux qui sont engagés dans leur promotion soient eux-mêmes protégés a-t-il déclaré. Il convient toutefois, de faire preuve de plus de professionnalisme, de prudence, de solidarité et surtout d’adaptation d’autant plus que la situation sécuritaire s’est dégradée depuis l’adoption de la loi. Le PNUD est de ce fait pleinement engagé auprès des acteurs engagés dans ladite lutte.
« Le Burkina Faso est soucieux de la thématique des droits de l’homme » a rappelé la ministre chargée de la promotion des droits humains, Maminata Ouattara. Ce qui a permis au pays d’être élu au conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) en octobre. Toutefois, leur consolidation et leur renforcement nécessitent des actions permanentes à tous les niveaux. D’où l’intérêt de ce forum.
Du reste, le gouvernement dit attendre des recommandations concrètes qui seront issues du panel allant dans le cadre du renforcement des droits de l’homme tels que reconnus par le Burkina Faso. « A travers leurs critiques constructives et leurs suggestions, les défenseurs des droits de l’homme jouent un rôle très important des droits humains au Burkina Faso » a-t-elle confié.
Pour mémoire, les attaques terroristes que connait le Burkina Faso depuis 2015, ont eu de sérieux impacts sur les droits humains avec des conséquences que sont entre autres, le déplacement forcé de populations, la fermeture de services sociaux tels les établissements scolaires et les centres de santé.
Siébou Kansié
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