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Il faut que les uns et les autres comprennent que les caniveaux ne sont pas des poubelles (Maire Arr. 10,Jérémie Sawadogo,)

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Depuis quelques semaines la capitale Burkinabè est arrosée d’importantes pluies. Une situation qui crée d’énormes dégâts. L’arrondissement 10 de la capitale traversé par le canal Anayélé, fait partie des arrondissements touchés avec au moins,300 maisons effondrées. Une énième inondation qui révolte les riverains de ce grand canal d’évacuation des eaux.Ils accusent les autorités communales de leur avoir attribué des parcelles près d’un canal qui n’est pas aménagé. Libreinfo.net a rencontré le Maire Jérémie Sawadogo. Il s’explique dans cet entretien.

Propos recueillis par Lassane Ouédraogo,

LIBRE INFO (LI) : Ces dernières semaines, il y a de fortes pluies qui s’abattent sur la ville de Ouagadougou, la dernière date du 05 septembre. Quelle est la situation dans votre arrondissement?

Jérémie Sawadogo (JS) : Effectivement, dans la semaine du 05 septembre 2020 jusqu’aujourd’hui où nous en parlons, l’arrondissement 10 subit les contre coups de cette avalanche de pluie. Nous sommes périphériques, nous n’avons pas assez d’infrastructures d’assainissement et d’écoulement des eaux, ce qui fait que notre arrondissement subit beaucoup de désagréments.

Sachez que toutes les eaux de Ouagadougou passent par le canal Anayélé qui est l’exutoire naturelle des eaux de la ville. Toutes les eaux récoltées par ci, par là, dans les autres arrondissements se dirigent vers le parc urbain Bangr-weogo, qui repassent maintenant par le canal Anayélé pour continuer vers le Massili. Tous ceux qui sont riverains de ce canal subissent automatiquement des inondations du fait que des travaux liés par exemple aux routes vers la clinique Jean Baptiste, les travaux vers l’arrondissement 11, les travaux de la circulaire, toutes ces eaux sont drainées vers le canal Anayélé.

LI : Combien de sinistrés avez-vous enregistrés ?

JS : Pour ces dernières pluies, ce qui nous a le plus touché, ce sont les maisons qui tombent. Systématiquement dans les cinq (5) secteurs :41,42 ,43,44, et 45, nous avons beaucoup de maisons qui sont tombées. Ce sont des quartiers un peu précaires en termes d’habitats qui ne sont pas en parpaing.

Nous avons à peu près 300 maisons tombées dans notre arrondissement et tous les jours les gens viennent à la mairie pour s’inscrire.Donc je vis au jour le jour ces cas de difficultés. Et j’ai été très ravi d’entendre en conseil des ministres que la question a été prise à bras le corps par le gouvernement.

LI : Quelles sont les mesures d’urgence que vous avez prises pour assister les sinistrés en termes de relogement, d’alimentation, etc. ?

JS :On préfère être clair avec vous. Les arrondissements n’ont pas assez de moyens pour gérer systématiquement ces cas. Généralement, nous échangeons avec quelques voisins qui peuvent accueillir les familles catastrophées en attendant qu’on se tourne vers l’État, notre mère nourricière.

Mais il faut d’abord recenser, faire parler la chaîne de solidarité et puis commencer à faire le plaidoyer auprès des autorités compétentes. Il ne sert à rien de dire, on peut tout régler alors qu’on n’a pas les moyens, qu’il le faut.

Si nous faisons de la démagogie et on part mettre les gens dans les écoles, la rentrée c’est pour bientôt, comment est-ce qu’on va faire pour gérer cette situation ? C’est pour ça, qu’on a été beaucoup plus réaliste en jouant sur le voisinage.

LI: Est ce que des travaux sont prévus pour l’évacuation des eaux du canal Anayélé?

JS: Depuis 2016, nous avons pris le problème à bras le corps. Ce dossier est à son aboutissement parce que le marché a été signé par le ministre de l’urbanisme et de l’habitat. Il reste maintenant à le notifier à l’entreprise et qu’après ces fortes pluies, qu’on commence les travaux.

Vous savez le nom ‘’ Anayélé ‘’ ça veut dire qui a dit ? Parce qu’on trouvait tout temps des cadavres dans le lit de ce canal. Donc moi je suis plutôt focus sur ce dossier. On a marché depuis les phases d’études, les phases de recensement des riverains, on a fait tout ça, et cela et je pense que ce sera la dernière saison des pluies que la population va vivre ce problème.

Je voudrais remercier le gouvernement, depuis les 04 ans on en parle, on court, le dossier même est arrivé chez le Chef de l’Etat qui a ordonné pour qu’on puisse résoudre ce problème. En tout cas, je remercie en particulier le ministre de l’urbanisme, qui n’a ménagé aucun effort pour que le dossier prenne forme pour avoir un prêt à la BOAD à Lomé, et faire le travail jusqu’au choix de l’entreprise.

LI : Vous aviez parlé des installations dans les zones inondables, qu’est-ce qui empêche l’autorité de règlementer cette pratique ?

JS : Nous sommes pris entre le marteau et enclume. Ouagadougou, c’est un très vaste chantier où ce qu’on appelle le foncier a été stoppé à un moment donné. Je préfère être clair, vous dites aux gens n’habitez pas dans les zones inondables et on ne leur propose pas de solutions. Les gens cherchent un logis, un lieu pour habiter. Quand il n’y a pas de pluie, on ne constate pas le danger donc les gens s’installent.

Je voudrais attirer l’attention, c’est vrai, il ne faut pas aller habiter dans les zones inondables mais il faut accélérer un certain nombre de choses, pour que le foncier puisse être libéré pour un certain nombre de personnes. Ceux qui sont dans ces zones-là, peut-être qu’il faut imaginer des solutions pour les reloger quelque part.

Ensuite il faut ouvrir pour que ceux qui peuvent avoir accès à un lopin de terre qu’ils puissent libérer les lieux. Pour moi, il faut prendre ce problème à bras le corps, trouver un palliatif et maintenant sévir par rapport à ceux qui sont dans les zones inondables.

LI : Que recommandez-vous aux populations ?

JS : Ce que je voudrais dire aux uns et autres, c’est d’abord éviter les zones inondables. Il y a des zones où c’est estampillé « zones inondables » avec des bornes à bout rouges qui dit aux gens, danger ! Ensuite, le problème des caniveaux, on en a moins, on en a à peu près 13 kilomètres dans notre arrondissement.

C’est l’arrondissement où il n’y a pas assez de caniveaux. Ailleurs, il peut avoir 50 kilomètres de caniveaux, nous on en a que 13 km. Vous voyez dans les caniveaux, il y a du tout dedans, des restes de poulet, des bidons vides, des pneus de sorte que les caniveaux sont bouchés et quand il pleut, l’eau retourne dans les concessions.

Il faut que les uns et les autres comprennent que les caniveaux ne sont pas des poubelles. Est-ce que les gens jettent tout ce qu’ils ont dans leur cour comme saletés ? C’est pour ça nous avions mis en place un projet de disponibiliser les poubelles systématiquement devant les portes pour que les gens aient ce réflexe de mettre les ordures dans les poubelles.

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