Le Président Paul Henri Damiba a eu une rencontre d’échanges avec les Burkinabè vivant aux Etats-Unis, le 23 septembre 2022, en marge de la 77e Assemblée générale des Nations Unies. Des échanges au cours desquels, le chef de l’Etat a abordé la question de la réconciliation nationale au Burkina Faso.
Par Nicolas Bazié
Les mots les plus usités actuellement au Burkina Faso sont la sécurité et la réconciliation nationale. La réconciliation nationale, justement, semble être l’un des chantiers majeurs sur lequel le Président Damiba entend rechercher des acquis.
Sauf qu’il voit cette réconciliation entre d’autres acteurs que les hommes politiques. Lors de son voyage aux Etats-Unis d’Amérique, à l’occasion de la 77e assemblée générale de l’ONU, le Président a eu des discussions avec ses compatriotes vivant au pays de l’oncle Sam, dans lesquelles il a été très clair: « La réconciliation entre les communautés est plus importante que la réconciliation entre les acteurs politiques».
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Cette déclaration du chef de l’Etat lui permet de lever davantage cet équivoque avec une bonne partie des Burkinabè qui croient que la réconciliation nationale tant proclamée par la Transition est en faveur des acteurs politiques.
En effet, le 8 juillet 2022, les anciens chefs d’Etat burkinabè ont été invités au palais de Kosyam, par le Président Damiba, dans le cadre de “renforcer le processus de réconciliation nationale” engagé depuis le pouvoir de Roch Kaboré.
Si les présidents Blaise Compaoré (en exil depuis huit ans en Côte d’Ivoire) et Jean Baptiste Ouédraogo ont pu effectuer le déplacement, les présidents Roch Kaboré, Issac Zida et Michel Kafando ont brillé par leur absence. S’agit-il d’une réconciliation en gestation entre les acteurs politiques d’hier et d’aujourd’hui ? En tout cas, pour le Président Damiba, cette rencontre entre actuel et anciens chefs d’Etat entrait dans le cadre de la « recherche d’une paix durable ».
«Cette rencontre a porté principalement sur la recherche d’une paix durable dans notre pays», avait-il déclaré. Il a ajouté également que: « Nous sommes convaincus que c’est seulement dans la cohésion sociale et dans l’unité que les forces qui combattent en ce moment même le terrorisme seront davantage déterminées et auront plus de succès».
Pour plusieurs observateurs de la vie socio politique burkinabè, la réconciliation nationale est la condition sine qua non pour recoudre le tissu social et endiguer le phénomène du terrorisme qui dure depuis sept ans dans le pays.