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Université de la jeunesse de l’institut FREE Afrik : la problématique du développement de l’Afrique pour commencer

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L’institut FREE Afrik a animé une conférence publique le 07 août 2020 à Ouagadougou sur le thème : « Pourquoi l’Afrique est-elle sous-développée ? » C’est à la faveur de la 2e édition de son ‘’Université de la jeunesse’’ qui se déroule du 7 au 16 août 2020 à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso.

Par Siébou Kansié

« Pourquoi l’Afrique est-elle sous-développée ? » une thématique qui a suscité une effervescence depuis l’annonce de la conférence sur les réseaux sociaux jusqu’à l’installation des conférenciers, le Dr Ra-sablaga Ouédraogo, directeur de l’Institut FREE Afrik et du modérateur le Dr Luc Marius Ibriga, Contrôleur Général d’État ce 7 août 2020 à la salle de conférence du centre Cardinal Paul Zoungrana, pour l’ouverture des travaux.

Qu’est-ce que le développement ?

Les Africains doivent retrouver la conscience historique car rien de définitif n’arrive à un peuple qui connait son histoire. C’est de là que part le développement qui se résume selon Dr Ouédraogo en deux critères : la croissance soutenue et la mutation qualitative pour le plus grand nombre. En d’autres termes, le développement se définit comme le progrès économique accompagné de progrès social, de renforcement des libertés, la multiplication des choix, qui conduit au bonheur.

Le développement ne saurait donc être la massification des infrastructures, ni un leurre. D’où la nécessité d’abandonner l’afro-pessimisme qui est nourri de comparaison biaisée, égocentrée sur le continent. De même, il prévient d’éviter l’afro-optimisme du déni, qui voile la réalité sur les faits sociaux africains. Le développement s’obtient dans le travail, selon le conférencier.

Pourquoi l’Afrique est-elle sous-développée ?

A cette question, il existe six familles de pensées, d’arguments selon ce qui est couramment défendu pour justifier le sous-développement de l’Afrique.

Le premier, ce sont les arguments classiques qu’on attend à la télévision, dans les universités, les centres de recherches, etc. qui soutiennent une Afrique des temps glorieux, un paradis éternel et que c’est la colonisation qui aurait détruit le continent et ses institutions. C’est faux ! cri Dr Ouédraogo qui se demande si tel était le cas, pourquoi l’Afrique ne s’est-elle pas développée après la décolonisation !

Le conférencier, Dr Ra-Sablaga Ouédraogo(à d) Directeur de l’Institut FREE Afrik, le modérateur Dr Luc Marius Ibriga(à g),Contrôleur général d’État/Libreinfo.net

Pourquoi certains pays africains s’en sortent et pas d’autres ? Le deuxième argument, c’est celui de l’impérialisme de l’extérieur qui lie le sous-développement de l’Afrique à l’esclavage qui a détruit la conscience au sein des sociétés africaines. Encore un prétexte, sinon l’Afrique se serait développée après l’abolition de l’esclavage, il y a de cela des siècles.

Le troisième argument, a trait à la géographie. Les défenseurs de cette thèse estiment que le continent est situé à proximité de l’équateur qui créé des écosystèmes dans lesquels les maladies sont très fréquentes, l’enclavement de certains pays etc. C’est un argument qui ne pèse pas lourd, car c’est la capacité des peuples à convertir les ressources naturelles en développement humain qui est en cause, foi du conférencier.

La quatrième idée défendue est celle institutionnelle qui est actuellement en vogue en économie. L’Afrique est sous-développée parce qu’elle a hérité du colon, de mauvaises institutions bancaire. Cette idée tend à dire que les institutions en Afrique sont mal organisées. En effet, là où il y a le sous-développement, les institutions sont mal organisées et là où il y a le développement, c’est là où les institutions sont bonnes. Ces arguments ne sont pas non plus suffisants.

Le cinquième argument est relatif à la culture : l’Afrique a une mauvaise culture qui est aux antipodes du développement. Pour les tenants de ce raisonnement, les Africains vivent dans une soumission totale à l’ordre divin ; la communauté prévaut à leurs yeux sur l’individu ; ils s’adonnent à une convivialité excessive et sont de nature épidermiques. Ils évitent tout conflit ouvert et la notion d’investissements leur est étrangère.

Le sixième argument est en lien avec les partenaires techniques et financiers au développement, le manque d’expertise. Les institutions bancaires telles la Banque mondiale, l’Organisation mondiale du commerce, etc, qui conçoivent des politiques pour aider l’Afrique à se développer. Mais en réalité, soutient Dr Ra-sablaga Ouédraogo,ces institutions n’ont jamais développé un pays et que les pays qui se sont développés aujourd’hui, sont ceux qui ont fait le contraire de ce que ces institutions bancaires leur demandaient de faire.

En résumé, Dr Ouédraogo estime que les six familles d’arguments contiennent des demi vérités qui sont dangereuses que les mensonges. Ce sont des arguments parfois éronnés, anhistoriques, statiques qui empêchent les Africains de se mettre au travail pour changer les choses. L’échec du développement de l’Afrique est lié selon le conférencier, aux politiques économiques qui n’ont pas réussi du fait de l’adhésion obsessionnelle du continent au catéchisme libéral.

Il y a également la défaillance des minorités historiques, les leaders, ces hommes qui doivent être le levain de la pâte pour impulser le développement.

Que faire ?

Pour réussir le développement en Afrique, il faut construire les minorités historiques, ces leaders capables de changer positivement et qualitativement les choses. Et c’est l’objectif de l’« Université de la jeunesse », qui offre des connaissances à la jeunesse pour leur permettre de relever le grand défi du développement de l’Afrique. Car la connaissance des dynamiques du monde, la connaissance de son pays et de son histoire, de soi-même, de comment se réaliser, est la clé pour gouverner le monde.

Il faut par ailleurs une alliance historique des minorités historiques, qui est une condition fondamentale pour le développement. Pour Dr Ouédraogo, le Burkina Faso dispose des éléments du développent, mais faut-il que les Burkinabè en soient conscients et prennent leur responsabilité par rapport au changement dans le pays qui va profiter à la masse populaire.

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