Le deuxième sommet Etats-Unis/Afrique se tient du 13 au 15 décembre 2022 à Washington, dans la capitale américaine. Une cinquantaine de délégations africaines, dont des chefs d’Etat et des hauts fonctionnaires, participe à ce sommet. Sécurité, économie, affaires et relations internationales ont été au cœur de cette rencontre. L’administration américaine annonce un investissement de 55 milliards de dollars (plus de 30 000 milliards de F CFA) sur trois ans au profit du continent africain.
Par Daouda Kiekieta
Huit ans après le premier sommet sous le président Barack Obama, la première puissance du monde, les Etats-Unis, réaffirme sa disponibilité envers le continent africain. Tenu pour la première fois en 2014, cet événement vise à faire progresser les objectifs de l’administration en matière de commerce et d’investissement en Afrique et mettre en évidence l’engagement des États-Unis envers la sécurité de l’Afrique, le développement de la démocratie.
Durant les trois jours de cette rencontre de haut niveau, plusieurs points ont été abordés et près de 15 milliards de dollars (plus de 9000 milliards de F CFA) de contrats et d’engagements entre entreprises privées ont été conclus.
Lors de son discours, le président américain Joe Biden a appelé à un grand « partenariat » avec l’Afrique en affirmant : « Quand l’Afrique réussit, les États-Unis réussissent, le monde entier réussit ».
Il a ajouté que « ce partenariat n’est pas destiné à créer des obligations politiques, à créer de la dépendance, mais à stimuler des succès partagés et à créer de l’opportunité ».
Les Etats-Unis prévoient de consacrer 55 milliards de dollars (plus de 30 000 milliards de F CFA) aux pays d’Afrique au cours des trois prochaines années dans des domaines comme le numérique, les infrastructures, la santé ou la lutte contre le changement climatique. Un représentant spécial, en la personne du diplomate Johnnie Carson, a été désigné pour veiller au suivi des annonces.
Ainsi, plus de deux milliards de dollars supplémentaires sont annoncés en faveur du programme Millennium Challenge Corporation (MCC), un programme d’aide bilatérale du Gouvernement des Etats Unis en faveur des pays à faibles revenus, sélectionnés sur la base d’indicateurs de performance.
Un accord portant sur 504 millions de dollars (plus de 3 milliards F CFA) avec le Bénin et le Niger a été signé pour financer un projet visant à relier le port de Cotonou à la capitale enclavée du Niger, Niamey.
Le président Joe Biden a aussi évoqué la mise en œuvre de l’accord sur la zone de libre-échange continentale africaine, conclu en 2018, qui devrait concerner les 1,3 milliard de personnes que compte le continent africain.
Par ailleurs, 100 millions de dollars (plus de 600 000 millions de F CFA) supplémentaires seront débloqués pour étendre les initiatives des jeunes leaders africains, a déclaré Mme Kamala Harris, Vice-présidente des Etats-Unis lors d’un forum dédié à la jeunesse.
Des sommes colossales pour contrer l’influence de la Chine et celle de la Russie sur le continent ?
Avec ces gros investissements annoncés, les Etats-Unis veulent peut-être jouer sur l’influence de ses concurrents sur le continent africain. Depuis le début de ce siècle, le géant asiatique, la Chine, est en passe de devenir le premier créancier de l’Afrique avec des investissements dans divers domaines que sont l’agriculture, l’infrastructure, l’énergie, le numérique, la santé
De 2003 à 2020, le montant total des investissements chinois sur le continent est passé de 4,9 milliards de dollars à 473,5 milliards de dollars.
De son côté, la Russie, elle, pousse également ses pions sur le continent à travers des coopérations militaires tous azimuts. De la Centrafrique au Mali en passant par le Mozambique et la Libye, l’influence russe sur l’Afrique gagne du terrain. Toute chose qui ne laisse pas indifférents les anciens intervenants européens et américains.
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