Le SIAO est une grande vitrine pour les jeunes. Fortement représentée à cette édition, les jeunes artisans font preuve d’ingéniosité. Dans tous les pavillons d’exposition, de jeunes artisans, passionnés et persévérants, rivalisent de créativité. Reportage
Par Daouda Kiekieta
Sur des tableaux d’art accrochés dans le stand, on voit des oiseaux en mouvement, des cases rondes, des arbres, le tout sous un soleil éclatant. Ces tableaux sont l’œuvre de M. Hassane Guilavogui, un des jeunes artiste plasticien guinéen au SIAO, qui dit avoir embrassé le métier d’artiste à 10 ans.
L’artiste m’explique volontiers une de ses créations : « Ce tableau présente la beauté du paysage africain. Vous voyez un baobab avec des canaris d’eau déposés à l’entrée du village. Là, vous puisez de l’eau fraîche pour boire, pour célébrer l’accueil ».
Cette créativité de l’artiste guinéen retient l’attention de nombreux visiteurs. De passage à ce stand, M. Wend Panga Ilboudo s’offre un tableau et en apprécie l’originalité : « Réaliser un tel tableau avec des feuilles de palme, je trouve que c’est assez original. »
De son côté, l’artiste M. Guilavogui se frotte les mains tout en expliquant que c’est sa première participation au SIAO. M. Guilavogui est visiblement satisfait et le reconnaît : «J’ai vendu plus d’une trentaine d’œuvres d’art depuis l’ouverture du salon.»
L’artiste qui dit être âgé de 35 ans et avoir une licence en droit, a décidé de s’investir davantage dans ce métier qui lui tient à cœur. « L’école a été un atout pour moi, dit-t-il, mais je m’en sors mieux avec ce métier.»
Des jeunes artisans ne se plaignent pas au SIAO
Des pépites, il y en a de nombreuses à cette édition du SIAO. Tout comme le Guinéen Guilavogui, Mme Flavie Nougtara est une talentueuse entrepreneure burkinabè. Elle est promotrice de la marque Amariel qui confectionne des accessoires artisanaux, notamment des sacs à main et des coussins.
Elle m’a présenté dans son stand des matières entrant dans la fabrication de ces accessoires :« Nous utilisons des matériaux locaux dont le tissu « Kôkô Donda », le « Faso Danfani », les cuirs et des cornes de bœuf.»
La trentaine bien assumée, Mme Nougtara, titulaire d’un Master en communication, affirme avoir décidé de prendre son destin en mains en se lançant dans l’entrepreneuriat. Elle m’explique : « Pour le SIAO, l’objectif n’est pas forcément de faire des millions de F. CFA mais d’avoir un bon carnet d’adresses pour espérer obtenir des commandes après.»
Samba Kanté, sculpteur de bois burkinabè est venu de la ville de Bobo-Dioulasso,la deuxième ville du Burkina. Depuis une trentaine d’années, M. Kanté exerce ce métier et affirme employer environ 30 personnes.
«Ici vous pouvez avoir des objets en bois tels que des plats utilitaires, des statuettes, des tableaux » explique M. Kanté. Selon lui, « la sculpture est un métier dont il a hérité de son père sculpteur à l’âge de 6 ans ».
De nos jours, M. Kanté, âgé de 37 ans, affirme posséder une dizaine de galeries au Burkina et dans plusieurs pays africains. « J’ai une galerie au Sénégal, en Guinée Bissau et j’ai également des partenaires au Mali et en France.» cite-t-il. Dans son actif, il dénombre avoir pris part à une quarantaine de foires et de festivals à travers le monde.
Cette édition du SIAO se distingue également par de grandes quantités de tissus traditionnels du Burkina comme le Faso Danfani. Dans le stand A20 du Pavillon Gorée, M. Serge Somé, styliste et couturier venu de Bobo-Dioulasso, expose ses habits cousus avec ce tissu traditionnel tant prisé de nos jours.
Depuis une dizaine d’années M. Somé dit mettre l’action sur la qualité des pagnes tissés. « Avec cela, j’ai remporté un prix en Côte d’Ivoire lors d’une exposition » me raconte-t-il.
« J’ai pu participer à plus de 40 foires d’exposition au Togo, au Burkina et en Côte d’Ivoire » se rappelle M. Serge Somé.
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