La cheffe de la diplomatie burkinabè, Madame Olivia Rouamba a reçu en audience l’Ambassadeure du Nigéria au Burkina Faso Mme Misitura Abdulraheem, le lundi 6 février 2023 à Ouagadougou. Au menu des discussions, étaient inscrites des allégations selon lesquelles l’armée burkinabè aurait tué des pèlerins nigérians dans l’Est du Burkina Faso.
Par Valérie Traoré
« Pour le moment, aucune information concrète ni élément n’a été enregistré sur le terrain qui prouve la véracité des faits » selon la ministre des Affaires étrangères Olivia Rouamba.
Lorsqu’elle a reçu la diplomate nigériane en poste à Ouagadougou Mme Misitura Abdulraheem le 6 février dernier, la cheffe de la diplomatie burkinabè avait déclaré : « le Burkina Faso accueille favorablement toute contribution du Nigéria dans les investigations ».
Les pèlerins qui ont été tués dans l’Est du Burkina avaient été prévenus avant leur traversée indique Mme Olivia Rouamba. « Les autorités sécuritaires burkinabè leur avaient fortement déconseillé l’emprunt de cet axe au regard des énormes risques d’attaques dans la zone »
Pointer donc du doigt l’armée burkinabè dans cette tuerie est injuste selon la ministre Rouamba qui a tenu à préciser que « le Burkina Faso désapprouve fondamentalement les accusations portées contre les Forces de défense et de sécurité dans ces allégations de tueries de civils ».
« Nous avons une armée responsable, tout comme nos volontaires pour la défense de la patrie (VDP) qui sont sensibilisés au Droit International Humanitaire et au respect des textes et des consignes en la matière » a dit la cheffe de la diplomatie burkinabè à l’Ambassadeur de la république fédérale du Nigéria.
La ministre burkinabè des Affaires étrangères a également fait remarquer que le mode opératoire des groupes terroristes au Burkina Faso a changé depuis quelques mois. « Acculés au front, ils opèrent par la manipulation. Ils s’en prennent aux populations civiles en se faisant passer pour des FDS burkinabè » explique-t-elle.
Pour elle, il est important d’éviter « des tensions inutiles entre deux pays frères et amis qui ont toujours entretenu d’excellentes relations de coopération ».
Les explications de la cheffe de la diplomatie burkinabè semblent convaincre l’Ambassadeure Abdulraheem qui a promis de rendre compte du point qui lui a été fait aux autorités nigérianes. Elle a même traduit les encouragements de son pays aux autorités burkinabè, tout en saluant les efforts entrepris par le gouvernement pour ramener la quiétude dans le pays.
Au moins 16 pèlerins nigérians de confession musulmane ont été tués le weekend dernier dans l’Est du Burkina Faso dans des circonstances non encore élucidées.
Cela intervient après la découverte, le 30 janvier dernier, de 15 corps sans vie dans le village de Linguekoro, province de la Comoé, région des Cascades. Ces personnes avaient été interceptées par des hommes armés qui ont incendié les deux minis bus transportant les passagers.
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