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Burkina Faso : Le capitaine Ibrahim Traoré lance le programme de l’entrepreneuriat communautaire

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Le chef de l’État burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré a procédé, ce 12 juin 2023, à Ouagadougou, au lancement officiel du programme de l’entrepreneuriat communautaire par actionnariat populaire.

Par Nicolas Bazié

« Ce matin, nous sommes réunis pour écrire une nouvelle page de notre histoire» a lancé le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré à l’occasion du lancement officiel du programme de l’entrepreneuriat communautaire par actionnariat populaire.

Ce 12 juin 2023, dans la salle internationale de conférences de Ouaga 2000, autorités politiques et coutumières ont assisté au lancement de cette initiative présidentielle dont l’objectif est de faire de l’entrepreneuriat communautaire, le moteur du développement endogène et inclusif du Burkina Faso.

programme entrepreneuriat communautaire
Une vue partielle des participants au lancement officiel du programme de l’entrepreneuriat communautaire

« De par le passé, nous avons été conseillés sur la nécessité de s’orienter vers cette initiative, gage de souveraineté économique, mais, nous n’avons pas écouté» a fait observer le chef de l’État qui estime que cette nouvelle page doit pouvoir remédier à beaucoup de problèmes comme le manque d’emplois et le terrorisme dans le pays.

« Nous pensons qu’on ne peut plus nous imposer un modèle de développement qui ne cadre pas avec les réalités de nos populations (…) Nos pays ont passé le temps à s’endetter et ne plus jamais pouvoir se financer pour investir dans les domaines clés au point qu’aujourd’hui nous prenons des prêts pour rembourser des prêts » a dit le capitaine Ibrahim Traoré.

« Ce projet est un levier pour lutter contre le terrorisme. C’est parce qu’il n’y a pas de travail que les jeunes s’enrôlent dans les rangs des terroristes » a-t-il insisté.

Et d’ajouter: « Ce système que nous qualifions d’impérialisme ne fait qu’enrichir la minorité que nous appelons la bourgeoisie et appauvrir les masses populaires. Il y a donc un déséquilibre. Un déséquilibre qui nous a conduit petit à petit vers le terrorisme. Un phénomène créé et inventé mais qui a connu l’adhésion d’une bonne partie des Burkinabè parce que nous n’avons pas le choix du fait de la pauvreté. »

Le chef de l’Etat s’est questionné en ces termes: « Comment est-ce que nous pouvons avoir autant de bas-fonds riches en terre et continuer à importer du riz ? Comment est-ce que nous pouvons produire de la tomate que des gens viennent payer à vil prix et encore nous importons de la pâte de tomate ? Comment pouvons-nous produire des produits comme le soja, le sésame, et nous importons l’huile ?»

¨Présidium
Le présidium lors du lancement officiel du programme de l’entrepreneuriat communautaire

Selon lui, « c’est à nous d’inventer l’avenir du Burkina en créant nous-mêmes nos entreprises». Car, il s’agit d’employer le maximum de jeunes pour la production, la transformation et la commercialisation des produits.

« La solidarité constructive, la clé de notre réussite »

C’est en réponse à la pauvreté galopante dans le pays que le gouvernement a mis en place l’Agence pour la promotion de l’entrepreneuriat communautaire, afin de conduire le programme, explique le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Dr Aboubacar Nacanabo.

Ce modèle est selon ses propos, le fruit d’une réflexion profonde qui incarne le développement inclusif. « Nous mettons en place des mécanismes pour qu’il y ait une participation de tous les Burkinabè à ces entreprises communautaires » indique le ministre Nacanabo qui déclare: « La solidarité constructive est la clé de notre réussite ».

Assurer « par nous-mêmes, notre avenir »

C’est la société coopérative Bâtir l’avenir» (SCOOP/BA) qui a été choisie pour accompagner le programme de l’entrepreneuriat communautaire. Le président du conseil d’administration de cette sociéété est Aziz Nignan. Il soutient que la recherche de la souveraineté économique du Burkina Faso est un nouveau défi qui s’impose.

Par ailleurs, en sa qualité de premier responsable de la Société Faso Tomate (SOFATO), Aziz Nignan a fait savoir que l’occasion a été donnée de relever ce défi et d’assurer « par nous-mêmes, notre avenir ».

Après la souscription officielle du chef de l’Etat, à l’initiative de l’entrepreneuriat communautaire, les Burkinabè ont été invités à souscrire «massivement» pour faire de ce rêve national, une réalité, au grand bonheur de tous. Les fiches de souscription seront transmises à tous les gouvernorats des 13 régions du pays, pour que chaque citoyen puisse souscrire.

Il faut noter que la cérémonie de ce 12 juin consacre le lancement officiel de quatre entreprises. Il s’agit, entre autres, de l’extension de la société SOFATO avec deux usines de transformation de tomates à Bobo-Dioulasso et à Tenkodogo puis d’ une société minière d’exploitation semi-mécanisée de l’or.

Pourquoi l’entrepreneuriat communautaire ?

L’idée de la création de l’entrepreneuriat communautaire vient du constat que le modèle économique adopté par le Burkina Faso depuis l’indépendance a du mal à lui permettre de se développer, le chômage des jeunes est une constante et les inégalités croissent.

L’Agence pour la promotion de l’entrepreneuriat communautaire (APEC), dans cette dynamique, a pour mission d’identifier les projets d’entreprises communautaires dans les secteurs comme l’agriculture, l’élevage, l’agro-alimentaire, le textile et les mines.

programme entrepreneuriat communautaire
Des personnalités comme Laurent Bado (au milieu, en face) présentes à la cérémonie de lancement du programme de l’entrepreneuriat communautaire

Ensuite elle assure leur financement par actionnariat populaire, en ouvrant le capital des entreprises à la participation de tous les Burkinabè.

L’initiative vise également la réalisation d’un projet de mécanisation et d’intensification agricole avec un financement d’un kit complet de la petite irrigation villageoise (exploitations familiales) remboursable sur trois à cinq ans. Ce qui devra permettre la création d’un million d’emplois directs en deux ans et de 100 000 forages équipés de système de pompage solaire, selon les responsables du projet.

www.libreinfo.net

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