Au Burkina Faso, sous le régime du MPSR II, apporter des réponses aux questions humanitaires dans un contexte d’insécurité a été l’une des grosses missions des forces armées nationales.
Par Nicolas Bazié
Des centaines de camions remplis de vivres, de produits de première nécessité et sous escorte militaire ont pu atteindre des localités sous blocus terroriste, pour approvisionner les populations en détresse depuis plusieurs mois.
Face à ce blocus, l’efficacité des forces de défense et de sécurité a permis d’apporter un soutien humanitaire aux localités comme Djibo, Solhan, Sébba, Seytenga, Sollé, Kalsaka, Kelbo, Bourzanga et d’autres localités qui ont été ravitaillées avec 21 494 tonnes de vivres.
C’est ce qu’avait dit le premier ministre Apollinaire Kyélem en mai 2023, lors de sa déclaration de politique générale devant les membres de l’Assemblée législative de Transition.
Cependant, en dynamitant les ponts et en posant des mines sur les voies, les terroristes ont donné du fil à retordre aux militaires et aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) chargés de sécuriser les convois jusqu’à destination.
Les incursions terroristes sont telles que le Burkina Faso a enregistré un nombre record de personnes déplacées internes. Au total 2,06 millions de personnes ont été enregistrées par le Secrétariat permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (SP/CONASUR) au 31 mars 2023 contre 1,99 million au 28 février 2023.
Dans la foulée, les autorités ont annoncé initié des projets pour procurer de « meilleurs abris aux déplacés et assurer leur insertion dans l’agriculture et l’élevage ».
Dans cette dynamique, ce sont 238 milliards F CFA qui ont été mobilisés avec l’appui des partenaires, pour porter assistance à plus de 3 millions de personnes vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition, selon le gouvernement.
Le 22 juillet 2023, lors d’une visite dans quelques familles de soldats tombés au front, le capitaine Ibrahim Traoré a annoncé la création d’une agence pour s’occuper des veuves et des orphelins de ces soldats.
Il s’agissait, à travers cette agence « d’assurer la formation des veuves aux métiers afin de leur permettre d’avoir une autonomie financière ».
C’est que le 26 septembre 2023, la ministre de la Solidarité, de l’action humanitaire, de la réconciliation nationale, du genre et de la famille, Nandy Somé/Diallo, a procédé au lancement officiel, à Ouahigouya dans la région du Centre-Nord, du projet 1 000 métiers à tisser au profit des Personnes déplacées internes (PDI) et des communautés hôtes.
D’un coût global de 721 740 000 FCFA, ce projet est mis en œuvre avec l’appui financier de la coopération japonaise à hauteur de 646 749 240 FCFA.
Il vise à équiper et à renforcer les capacités techniques des femmes et jeunes filles déplacées internes en tissage de pagnes, en maintenance des technologies de tissage et à les doter en fonds de roulement pour leur installation.
Dans le même temps, l’action offensive des forces combattantes a permis à des personnes déplacées internes de regagner leurs terres. « Grâce aux efforts consentis, selon un décompte non exhaustif, à la date du 23 mai 2023, plus de 20 457 ménages, comprenant plus de 125 227 personnes, sont retournés dans leurs localités d’origine », expliquait le premier ministre Kyelem.
Le gouvernement a aussi informé qu’à la date du 31 août 2023, 191 937 personnes déplacées internes sont retournées dans leurs localités respectives dans les différentes régions du pays.
Ravitaillements par voie aérienne…
Presque tous les jours, à l’aéroport international de Ouagadougou, des hélicoptères estampés (PAM) décollent et atterrissent. Ils acheminent des tonnes de vivres vers des localités où l’accès est presque impossible.
Mais, en janvier 2023, un malentendu a conduit le gouvernement burkinabè à suspendre les vols du PAM. De plus, les autorités avaient exigé un représentant de l’Etat à bord de ces vols, de connaître les plans de vols, les quantités et les contenus des sacs à transporter et que l’aire de déchargement soit sécurisée par les Forces de défense et de sécurité burkinabè.
La brouille a été de courte durée parce que, le 20 janvier, justement, le PAM a repris ses rotations, en promettant d’acheminer plus de 3 500 tonnes de vivres constituées de farine de maïs, de légumineuses, et d’huile végétale dans 14 localités sous blocus dans la région du Sahel.
L’organisation des Nations unies indiquait que ce pont aérien de ravitaillement humanitaire, qui comprend trois hélicoptères à charges lourdes, était entièrement financé par les Etats Unis d’Amérique, le Danemark et la Suisse.
Dans cette mission assez complexe, le PAM a bénéficié du soutien du Bureau d’assistance humanitaire de l’USAID (USAID/BHA) qui offre une assistance d’urgence et de réhabilitation précoce, de réduction des risques et de résilience au Burkina.
Pour l’exercice 2023, elle a fourni 8,9 millions de dollars soit plus de 5 milliards 500 millions de francs CFA pour soutenir le développement des capacités en transport aérien du PAM.
A la date du 31 juillet 2023, l’USAID/BHA a reçu 259 millions de dollars soit plus de 160 milliards de francs CFA pour offrir une assistance urgente aux personnes vulnérables dans le pays.