La Banque mondiale reprend sa coopération avec le Niger, environ sept mois après le coup d’État contre le président Mohamed Bazoum, le 26 juillet 2023. C’est dans ce cadre que le premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine a eu des échanges directs avec les représentants de la Banque mondiale, quant à son soutien aux différentes sanctions de la CEDEAO prises contre son pays.
Par Nicolas Bazié
« Je ne peux pas laisser cette occasion sans qu’on se dise effectivement certaines vérités », a d’emblée déclaré le premier ministre Mahamane Lamine Zeine, lors d’une rencontre avec la Banque mondiale qui entend reprendre sa coopération avec le Niger.
« La précipitation avec laquelle la Banque mondiale s’est alignée sur la batterie de sanctions punitives décidées par la CEDEAO», n’a pas été du goût du chef du gouvernement nigerien qui l’a fait savoir sans ambiguïté.
Lamine Zeine exprime son mécontentement en remettant en cause l’existence de mesures similaires dans les textes de la Banque.
Il dénonce aussi la fermeture des frontières et des sanctions sur des produits de première nécessité, tels que les médicaments, les denrées alimentaires et l’énergie.
Selon lui, le coup d’État du 26 juillet 2023 est le seul changement non constitutionnel, parmi les six qu’a connus le Niger, qui s’est déroulé, d’après lui, sans violence et qui a bénéficié d’un large soutien populaire, fait-il savoir.
« Nous avions pensé que nos partenaires allaient en tenir compte », déplore le premier ministre Zeine, visiblement déçu.