Après les auteurs présumés de l’attaque terroriste du 9 octobre 2015 contre la Brigade territoriale de gendarmerie de Samorogouan dans la province du Kénédougou (région des Hauts-Bassins), la parole a été donnée à des proches de victimes de ladite attaque le 24 juillet 2024. Elles étaient deux à être appelées à la barre.
Par Prisca Konkobo
L’attaque de de la Brigade territoriale de gendarmerie de Samorogouan en octobre 2015 a causé la mort de trois soldats. Le 24 juillet 2024, deux « veuves » ses sont présentées au pôle judiciaire spécialisé dans la repression des actes de terrorisme. Elles veulent savoir ce qui s’est passé, ce qui est arrivé à leurs « concubins » qui ne sont pas rentrés à la maison depuis lors.
Sarah (nom d’emprunt) a perdu son concubin, et père de son enfant, lors de l’attaque de la Brigade de Samorogouan.
Ce dernier fait partie des soldats tombés ce jour-là. A la question de savoir si elle avait quelque chose à dire sur les faits, elle a été brève.
« Je n’ai pas quelque chose à dire. Je remercie le procureur d’avoir pris l’initiative de défendre notre dossier », a-t-elle indiqué à la barre avant de s’effondrer en larmes en regagnant sa place.
La belle-famille a tout pris
Aïcha (nom d’emprunt) a aussi perdu son fiancé et concubin (avec qui elle a eu un enfant, ndlr) dans cette attaque. « J’ai été très choquée par ce qui est arrivé. J’ai dû arrêter mes études. Et jusqu’à présent, psychologiquement, ça ne va pas. Cela m’a traumatisée », raconte-t-elle à la barre.
En plus du choc, Aïcha a dû faire face à la cupidité de sa belle-famille. Pour les 10 millions de FCFA versés à titre d’indemnités, elle a fait l’objet de graves menaces.
« Ils ont même dit qu’ils vont me tuer pour ça, parce que c’est leur enfant. Ils ont oublié que leur enfant a également eu un enfant. Ils se sont partagés les 10 millions. C’est à l’issue d’une plainte qu’on a pu récupérer 1 million 500 FCFA », raconte-t-elle.