Une délégation ministérielle nigérienne conduite par le ministre de la Santé et des Affaires sociales, le colonel-major, Garba Hakimi, s’est rendue ce 13 août 2024 à Lomé pour remettre un message du chef de l’État nigérien, Abdourahamane Tiani, à son homologue togolais Faure Gnassingbé.
Par Nicolas Bazié
Il y a à peine trois jours, le 9 août dernier, le capitaine Ibrahim Traoré a envoyé des missi dominici chez le président Faure Gnassingbé pour lui remettre un message de «solidarité et de fraternité ».
Le 12 août, c’est le général Abdourahamane Tiani du Niger qui dépêche des émissaires chez le chef de l’État togolais pour lui remettre un message de même nature.
Le ministre nigérien en charge de la santé, le Colonel-major Garba Hakimi, informe que la visite vise surtout à traduire « la gratitude du peuple nigérien au président Faure Gnassingbé pour son engagement en faveur de la paix et de la stabilité dans la sous-région et en Afrique».
Lorsque le ministre Hakimi parle «d’engagement en faveur de la paix», il fait certainement allusion au rôle joué par le président togolais dans le bras de fer entre le Niger et la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, lorsque le coup d’Etat du 26 juillet 2023 a mis fin au régime du président Mohamed Bazoum.
En effet, après cet évènement, l’institution sous-régionale a pris des mesures draconiennes pour amener le général Tiani et ses hommes à renoncer au pouvoir. Cependant, face à leur entêtement, le président Faure Gnassingbé a plaidé pour la levée de ces mesures.
Au sommet extraordinaire d’Abuja, le 24 février 2024, dans les coulisses, le président togolais, qui était le facilitateur entre la CEDEAO et le Niger, aurait tapé du poing sur la table, déclarant que « la levée des sanctions contre le Niger doit se faire sans conditions ». Cela a été effectif le même jour.
Faure, un ami de l’AES
Lorsque le Mali, le Burkina et le Niger, tous membres fondateurs de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) traversaient la période sévère due à l’embargo de la CEDEAO, ils ont dû faire passer leurs marchandises par le port de Lomé, car les autorités togolaises n’ont pas appliqué les sanctions prises par la Conférence des chefs d’État de l’espace communautaire.
Depuis lors, les relations entre ces trois États et le Togo se sont renforcées laissant entrevoir une coopération solide.