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Burkina : Des quantités d’or exportées supérieures à celles produites

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Dans une étude qui a concerné la période 2012-2021 relative aux flux financiers illicites (FFI) dans les mines, l’Initiative pour la transparence dans le secteur extractif du Burkina Faso (ITIE-BF) a révélé qu’il y a eu des quantités d’or exportées qui sont supérieures à celles produites. 

Par Nicolas Bazié

Le rapport est de mai 2023. C’est en juillet 2024 qu’il a été validé et remis au ministre en charge de l’économie, Dr Aboubakar Nacanabo, avant d’être publié. Il est le concentré des résultats d’une étude faite sur les flux financiers illicites (FFI) dans le secteur extractif du Burkina sur la période 2012-2021.

Il en ressort que les quantités exportées d’or sont généralement supérieures à celles produites. Surtout durant la période allant de 2012 à 2015 où les quantités exportées étaient plus élevées que les quantités produites d’environ six 6 tonnes en moyenne.

Le rapport relève qu’à partir de 2016 les écarts se sont considérablement réduits entre les quantités produites et celles exportées. Au niveau du zinc, c’est le même constat. Une comparaison faite entre les quantités produites et exportées de zinc de 2012 à 2021 le montre clairement.

Sur toute la période 2012-2021, soit pendant 9 ans, les quantités de zinc exportées ont été supérieures à celles produites. En moyenne annuelle, cet écart a été de 11 072,60 tonnes, selon l’ITIE qui note que cela laisse penser qu’il pourrait être à l’origine de flux financiers illicites.

L’ITIE-BF fait comprendre qu’il ne devrait pas y avoir de différence entre la quantité de zinc produite et celle exportée, car la totalité du produit est censée être exportée.

« Les écarts observés peuvent être dus à plusieurs facteurs notamment la faible maîtrise des quantités produites et la fraude», soutient-elle.

D’un autre côté, l’ITIE-BF indique que certains sous-produits issus de l’exploitation de l’or (argent, platine, cuivre, étain, lithium, etc.) ne sont pas valorisés par l’administration burkinabè.

Par exemple, l’argent n’a commencé à être valorisé qu’à partir de 2016, alors que les sociétés minières le valorisent bien avant. «Cette non-valorisation des sous-produits occasionne des manques à gagner en termes de ressources financières pour l’Etat», fait savoir le rapport.

Et ce n’est pas tout. Le rapport de l’ITIE renseigne aussi que les statistiques internationales font ressortir le commerce du manganèse en provenance du Burkina sur toute la période d’étude alors que les informations fournies par les services de l’Etat ne font cas ni de production, ni d’exportation sur ladite période.

Les dernières informations existantes sur la production de manganèse concernent les années 2010 et 2011, poursuit le rapport qui informe que l’analyse des écarts entre les quantités produites et exportées a permis de comprendre l’existence de lacunes dans le dispositif de suivi et de contrôle du secteur extractif.

L’ITIE-BF trouve qu’il est nécessaire de mettre en place une synergie d’actions entre les différentes administrations afin de renforcer la surveillance et le contrộle du secteur minier.

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