Dans un entretien qu’il a accordé à une chaîne de radio de la place, le directeur général de la Maitrise d’ouvrage de l’aéroport de Donsin (MOAD), Zakaria Serge Landolo Sieba est revenu sur la résiliation par le Burkina Faso de la convention de concession de cet aéroport avec le groupe français Meridian.
Par Nicolas Bazié
Le Burkina Faso a résilié la Convention pour «manquements». Et, c’est un dossier qui a été « géré avec du courage et de la finesse», se rejouit Zakaria Serge Landolo Sieba, directeur général de la MOAD, qui estime que la décision de résilier la convention de concession de l’aéroport de Donsin, signé en octobre 2021 est à saluer « car elle préserve les intérêts du Burkina Faso».
« Nous sommes arrivés à cette résiliation parce que la convention était de façon flagrante au désavantage du Burkina Faso» explique M. Sieba.
Il fait observer ceci : « Pour un investissement d’à peine 1/5 du coût de l’aéroport, le principal opérateur privé (le groupe français Meridian, ndlr) se retrouvait en train de gérer l’aéroport pour 30 ans. Et, dans la répartition des redevances, issues de l’exploitation de l’aéroport, l’État burkinabè se retrouvait avec une portion congrue qui n’allait pas permettre une gestion optimale des structures régaliennes de l’aviation civile que sont l’Agence nationale de l’aviation civile et l’Agence nationale de la météorologie.»
En plus, poursuit le directeur général de la Maitrise d’ouvrage de l’aéroport de Donsin (MOAD), « l’assistance en escale qui est la partie juteuse de l’exploitation de l’aéroport a été mise dans le périmètre de la concession. Donc, la concession n’était pas du tout à l’avantage du Burkina Faso.»
L’État du Burkina Faso investissait à peu près 4/5 du coût de l’aéroport et il se retrouvait avec 10% de l’exploitation de la société mixte mise en place, soutient le DG Sieba. « Ce n’est pas juste», clame-t-il, indiquant qu’il était nécessaire de résilier la convention.
Une question se pose désormais pour la suite à donner à ce dossier: Comment le Burkina Faso mobilisera-t-il les ressources financières pour continuer les travaux de construction ? Pour ce cas d’espèce, Zakaria Serge Landolo Sieba ne semble pas être inquiet.
A l’en croire, l’État peut choisir de mobiliser les ressources financières pour achever les travaux et recruter un spécialiste en construction d’aéroport ou du moins renforcer les capacités de la structure qui gère actuellement l’aéroport de Ouagadougou.
L’autre option, dit-il, c’est de trouver un partenaire stratégique qui puisse mobiliser ces ressources comme cela se fait dans d’autres pays et « il y aura en ce moment un partage des dividendes ».
Avec cette résiliation, « il n’y a pratiquement pas d’impact , les travaux de construction sont en cours d’exécution et sont à un taux de 65%. Nous espérons atteindre 80 à 90% d’ici la fin de l’année», a fait savoir le directeur général Zakaria Serge Landolo Sieba.
À préciser que la convention est un partenariat public privé entre le gouvernement burkinabè et un ensemble d’opérateurs économiques dont le groupe français Méridian.
À l’issue du conseil des ministres du 9 août 2023, le ministre des Transports, Roland Somda avait déclaré que le régime fiscal appliqué dans la convention « relève des insuffisances».
« Beaucoup de clauses de cette convention sont contraires aux dispositions réglementaires de l’aviation civile aux plans national et international», avait-il dit.
