Le Collectif des syndicats de l’aéronautique civile du Burkina a appelé ce jeudi 17 août 2023 à ce que les responsabilités soient situées suite à la résiliation de la convention de concession de l’aéroport de Donsin. Pour ce syndicat, les personnes signataires de cette convention doivent être poursuivies.
Par Daouda Kiekieta
Le gouvernement burkinabè a résilié la convention de concession de l’aéroport de Donsin le 9 août 2023 en raison de plusieurs manquements constatés dans la convention.
Le Collectif des syndicats de l’aéronautique civile du Burkina salue cette initiative des autorités et souhaitent que les responsabilités soient situées.
« Il est impérieux de situer toutes les responsabilités de cette arnaque de l’histoire qui était en gestation, pour que plus jamais des individus véreux ne puissent conduire tout un peuple vers des lendemains sombres et sans issue » indique Ahmed Lamizana, porte-parole du collectif des syndicats de l’aéronautique civile.
Au titre des personnes pouvant faire l’objet de poursuite, le syndicat de l’aéronautique cite les signataires de cette convention en l’occurrence l’ancien ministre des Transports Vincent Dabilgou et celui de l’Economie Lassané Kaboré.
« Nous pensons que ces deux personnes ainsi que celles qui ont participé à la négociation doivent être entendues » soutient-il.
Pour un apport d’investissements de l’ordre de 145 milliards de FCFA sur près de 500 milliards de FCFA au total du coût du projet, le concessionnaire percevra un montant d’environ 470 milliards F CFA en 30 ans, au seul titre de la RDIA (Redevance de Développement des Infrastructures des Aéroports).
En plus, le concessionnaire devrait récolter environ 50 milliards de FCFA par an soit un total de 1500 milliards de FCFA en 30 ans. Toute chose qui est en contradiction avec les textes en vigueur selon le collectif.
« Le Collectif des Syndicats de l’Aéronautique, en tant que force de proposition et d’anticipation remercie le gouvernement de la transition pour l’avoir associé de bout en bout à chaque étape importante du processus et demande vivement que cette belle dynamique puisse se perpétuer » ajoute Ahmed Lamizana.
Par ailleurs, le collectif se dit disposé à faire des propositions d’alternatives crédibles dans un cadre formel et dans un élan de patriotisme pour l’aboutissement heureux de la réalisation de l’Aéroport International de Ouagadougou-Donsin où les premiers vols débuteront en 2025.
Déjà, les syndicats de l’aéronautique estiment qu’il est possible de morceler le domaine de l’ancien aéroport et mettre en vente pour financer la construction du nouvel aéroport.
« Quand on connaît le prix du mètre-carré en centre-ville, l’Etat peut engranger au moins 1000 milliards de FCFA selon nos premières estimations. Cette somme suffit largement pour achever le projet de l’aéroport de Donsin » propose le collectif.
Pour s’en convaincre, il précise que ce modèle a été expérimenté avec succès en Mauritanie, en France et dans d’autres pays.
La deuxième alternative consiste à mettre en garantie la RDIA (Redevance de Développement des Infrastructures des Aéroports) avec le secteur privé national ou étrangère. « La RDIA est une redevance très sûre. C’est un modèle qui a été expérimenté avec succès au Sénégal, au Togo, et au Niger » argumente M. Lamizana.
La convention de concession de l’aéroport Ouagadougou-Donsin a été signée le 12 octobre 2021 sous le pouvoir du président Roch Kaboré. Le décret d’application de cette convention n’avait toujours pas été pris jusqu’à la résiliation du contrat le 9 août par le gouvernement de la Transition.