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L’affaire du charbon fin qui a défrayé la chronique de manière séquentielle depuis fin 2018 a connu des évolutions ces derniers temps. En juin 2019, le procureur du Faso Maïza Sérémé s’exprimait sur la question. Le procureur a au cours de ce communiqué confirmé l’existence d’une procédure de justice dans le cadre de cette affaire qui met en cause la société IAMGOLD Essakane et le ministre des mines et des carrières Oumarou Idani. De leurs côtés, les mises en cause ont clamé leur innocence par voie de presse. La première audience dans cette affaire devra se tenir ce mercredi 7 août 2019. La justice a enclenché la procédure. L’Assemblée nationale chargée de mettre en accusation tout membre du gouvernement va-t-elle suivre le pas de la justice à l’encontre du ministre ? Ou l’infortuné va-t-il rendre sa démission ? C’est la chose, la moins sure et pourtant…

C’est sans doute le premier scandale important entre une industrie minière et l’Etat au Burkina. La plus grande société minière au Burkina épinglée pour la première fois dans ce genre de trafic a clamé son innocence à plusieurs reprises par déclaration de presse et visite de presse sur son site d’exploitation. Mais il fallait la ténacité d’un juge aussi comme le procureur général Laurent Poda pour arriver à montrer qu’il y a bel et bien fraude.

Le Directeur de la Brigade National anti-fraude mandaté pour la première enquête avait conclu l’absence de l’infraction dans l’affaire. Qui sait, était-il de bonne foi ou en complicité avec le Ministre car il relève directement de celui-ci et naturellement rien ne devrait échapper au ministre.

La société minière IAMGOLD Essakane dans une tentative de laver son honneur face à aux accusations qui pèsent contre elle dans cette affaire, a ouvert ses locaux à la presse le 31 mai 2019.

Au cours de cette visite somptueuse des médias, la société a affirmé avoir suivi toutes les procédures légales dans le cadre de l’exportation du charbon fin. Aussi, celle-ci a également confiée avoir eu l’autorisation du ministre des mines et des carrières Oumarou Idani, dans l’exportation du minerai pour être traité au Canada.

Après le passage de la société, c’est le ministre qui s’est par la suite expliqué lors d’une conférence de presse qu’il a animé le 3 juin 2019 à Ouagadougou. Il assurera que tous les documents relatifs à l’exportation du charbon fin ont été délivrés à la société selon les dispositions légales.

Il avait également promis que si la procédure engagée par la justice dans le cadre de cette affaire révélait une quelconque tentative de fraude qui implique la société IAMGOLD, toutes les dispositions légales seront prises pour veiller au respect des lois du Burkina Faso.

« Le ministère des Mines et des carrières ne souhaite pas constituer un obstacle à l’accomplissement d’actes ordonnés par voie judiciaire, observe que la procédure suit son cours au niveau de la Justice. Mais s’il advenait, au terme de la procédure judiciaire, que la société Essakane était reconnue coupable d’infraction, le ministère fera application de la loi dans toute sa rigueur…» a-t-il déclaré.

La justice burkinabè quant à elle s’exprimera sur la question suite à l’arrestation d’une artiste et de son inculpation pour blanchiment de capitaux. Dans sa communication de juin 2019, le procureur a choisi de s’exprimer en même temps sur plusieurs dossiers qui impliqueraient des membres du gouvernement dont celui de l’affaire charbon fin.

Dans un communiqué diffusé en juin 2019, le procureur du Faso Maïza Sérémé assurera que : « Dans le dossier dit affaire de charbon fin, une enquête est toujours en cours dans notre parquet. Des auditions ont été effectuées et les responsabilités seront situées ».

D’où toute l’importance pour elle de démontrer à ceux qui pensent que la justice est sélective qu’ils ont tort. A en croire son communiqué, si cette affaire se révèle être une tentative de fraude, les responsables seront punis. Les différentes parties qui se défendaient par voie de presse ont enfin l’occasion devant un tribunal si toutefois,  la date du 7 août est confirmée.

Quel avenir pour le ministre dans cette affaire ?

En principe dans un Etat ou les institutions fonctionnent très bien et la morale reste encore une vertu cardinale, le Ministre des mines devrait payer les frais de cette complicité ou légèreté au sommet de l’Etat. L’on dira certes, que sa culpabilité n’est pas encore établie et nous retorquons que faux ! Même si la culpabilité n’est pas formellement établie, l’évolution du dossier montre à suffisance que le soupçon qui pèse sur lui est très grand pour continuer à diriger le ministère après une telle sortie médiatique du procureur général qui vaut inculpation.

Mais la démission n’est pas la chose connue au Burkina Faso, nos dirigeants s’en moquent bien.

Le Président Kaboré pour la première fois devrait montrer la voie de bon exemple à suivre. Il devrait cette fois-ci avec courage,  remercier le ministre et les Directeurs soupçonnés dans cette affaire, ne serait-ce qu’à titre conservatoire comme nous avons vu à l’unité anti-drogue suite à la mort des onze détenus.

La rédaction
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