Le gouvernement de la République de Côte d’Ivoire condamne les agissements de Ainea Ibrahim Camara, autoproclamé à Abidjan, Président de la Transition du Mali. Dans un communiqué rendu public le 28 février 2022, le Ministre ivoirien de l’intérieur et de la sécurité, le général Vagondo Diomandé, a signifié que cette manière de faire est contraire aux principes démocratiques d’accession au pouvoir d’État.
Par Nicolas Bazié
Il avait dit qu’il ne reconnaîtrait pas les autorités actuelles du Mali dès le 27 février 2022. Dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, Ainea Ibrahim Camara, président de la coalition du Mouvement Faso Dambe (MFD, « l’honneur de la patrie », en langue bambara), composée de huit partis maliens opposés à la junte, s’est autoproclamé Président du Mali, et a annoncé la mise en place d’un gouvernement de transition civile.
« Je suis le nouveau président de la transition civile du Mali…Elle commence dès ce dimanche 27 février et nous organiserons des élections dans 6 mois », a affirmé Ibrahim Camara dans un message qui a fait le tour des réseaux sociaux.
Le gouvernement ivoirien « ne saurait tolérer la déstabilisation d’un pays frère à partir de son territoire », a dit Vagondo Diomandé, ministre de l’intérieur et de la sécurité. De ses explications, cela est contraire à la tradition d’entente cordiale et de fraternité entre la Côte d’Ivoire et ses voisins.
Abidjan dit par conséquent se réserver le droit de prendre des mesures à l’encontre de toute personne, dont les agissements mettraient à mal ses relations avec des pays tiers.
D’autres vidéos « traduisent clairement la volonté de l’intéressé de poursuivre son entreprise malveillante de déstabilisation des institutions de la transition », selon un communiqué du gouvernement malien publié le lundi 28 février.
« Au regard de la gravité de ces faits », le ministre malien de la Justice Mamoudou Kassogue demande que soient prises « toutes les dispositions nécessaires pour l’ouverture immédiate d’une enquête par le parquet compétent ». Les autorités maliennes accusent M. Camara d’actes « injurieux et subversifs » à partir de la Côte d’Ivoire.