Le président ivoirien Alassane Ouattara, a accordé une interview conjointement à France24 et à RFI. C’était à Bruxelles en Belgique à la veille du sommet de l’Union Africaine et l’Union Européenne. Le sommet a débuté le 17 et prend fin le 18 février 2022.
Par Rama Diallo
A Bruxelles, en Belgique le président ivoirien Alassane Ouattara donne son point de vue sur la situation actuelle du Mali et d’autres sujets concernant l’Afrique.
Le président Ouattara pense qu’il n’y a pas de sentiment anti-Français en Afrique de l’ouest. Pour lui, il ne faut pas prendre un ou deux évènements puis les généraliser. Le président Ivoirien estime que les manifestations anti-français » au Mali sont l’œuvre d’une manipulation.
«Nous n’avons pas cherché à punir le peuple malien. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) a des règles. Ces décisions ont été prises à l’unanimité. Je l’ai dit. J’en suis malheureux. Parce que nous ne voulons pas que le peuple malien ait des périodes de souffrances graves. Il y aura des pénuries et des difficultés. Nous attendons que la junte nous propose un calendrier raisonnable et que graduellement nous puissions lever les sanctions comme l’exigent les textes de la CEDEAO », a rappelé le président Ouattara.
Départ de Barkhane du Mali
Les rumeurs concernant la présence de Wagner au Mali, Alassane Ouattara a indiqué que les textes de la CEDEAO interdisent l’utilisation des forces non-étatique dans les pays faisant partie de la communauté. D’après lui, la France est un partenaire fiable pour le Mali. Elle a perdu cinquante-trois de ses soldats au Mali.
Il trouve déplorable que la tension monte entre le Mali et la France. Le président ivoirien invite les autorités maliennes à mettre un peu d’eau dans leur vin pour l’intérêt des maliens et de l’Afrique de l’Ouest.
«Le départ de barkhane et de la force Takuba du Mali crée un vide. Nous serons obligés d’augmenter nos forces de défenses. Nous serons obligés d’accroitre la protection de nos frontières. Nous serons obligés d’acheter des armes, d’avoir une plus grande professionnalisation », a laissé entendre Alassane Ouattara.
Pour le Burkina Faso, il souhaite que les nouvelles autorités respectent les textes de la CEDEAO pour ne pas subir les mêmes sanctions que le Mali. Il a rassuré qu’il est en contact avec le président Paul-Henri Damiba et que l’ex président du Faso Roch Kaboré se porte bien.
De la pollution de l’environnement en Afrique
L’Union Européenne envisage voter une loi concernant les produits supposés issus de la déforestation. Notamment le cacao. Le président de la Côte D’ivoire prévient l’Union Européenne « le monde est multipolaire aujourd’hui. Si les Européens ne veulent pas acheter notre cacao, il y a d’autres qui vont l’acheter. Si les Américains ne veulent pas acheter notre cacao il y a d’autres qui pourront l’acheter ».
Il a révélé que l’Europe a utilisé le charbon jusqu’il y a trente ans. Voici des pays qui ont pollués le monde entier et maintenant ils veulent donner des leçons, s’est indigné le président Ivoirien.
«L’Afrique ne représente que 4% en matière de pollution. Les 96% sont les occidentaux. Il faut qu’on se dise maintenant que nous avons une génération de chefs d’Etas et une jeunesse maintenant qui connaissent ses responsabilités et qui estiment que nous ferons ce qui est bien pour nos pays et nos peuples. Nous ne voulons pas d’importation d’idéologie ni de culture ni de constitution, c’est terminé. Il faut que la considération soit de part et d’autre dans les relations entre l’Europe et l’Afrique », précise Alassane Ouattara
