Dans son rapport relatif au projet de loi portant autorisation de ratification de la Création de l’Alliance des États du Sahel (AES) et présenté ce 28 mai 2024, à l’Assemblée législative de transition, il ressort que la Commission des affaires étrangères, de la défense et de la sécurité (CAEDS) a auditionné le ministre burkinabè des Affaires étrangères le 16 mai dernier sur la nature juridique de cette Alliance.
Par Nicolas Bazié
Les fondateurs de l’Alliance des États du Sahel ne veulent pas d’une AES avec une administration budgétivore. Le ministre burkinabè des Affaires étrangères Karamoko Jean Marie Traoré l’a déclaré le 16 mai dernier et cela ressort dans le rapport relatif au projet de loi portant autorisation de ratification de la création de cette Alliance, présenté ce 28 mai 2024, à l’Assemblée législative de transition.
Le ministre répondait à une question sur la nature juridique de l’AES. « Nous n’avons pas l’intention d’aller vers les schémas classiques de types organisations internationales qui nécessitent des administrations lourdes, budgétivores et trop procédurales», a dit le ministre Karamoko, poursuivant en ces termes : « Nous nous inscrivons dans une démarche d’urgence et d’efficacité plutôt que d’aller vers une architecture qui constituera elle-même un poids dans l’atteinte de nos objectifs».
À la question de savoir ce qui explique le défaut d’organes de mise en œuvre des la Charte du Liptako-Gourma instituant l’Alliance des Etats du Sahel, le ministre des Affaires étrangères a répondu qu’un travail est en train d’être fait sur la structuration de l’AES par la mise en place des organes.
« Pour l’instant, les Autorités ont souhaité que nous allions de manière graduelle, en évitant d’aller vers une administration lourde qui nécessitera la mobilisation de ressources humaines et financières pour son fonctionnement mais d’aller plutôt vers une institution légère et efficace. Du reste, depuis la signature de la Charte, au niveau du chapitre défense et sécurité, les choses fonctionnent normalement et comme c’est ce chapitre qui est l’objet principal de la Charte, on pourrait laisser ce volet poursuivre son travail pendant que nous menons la réflexion sur le processus de structuration», a-t-il ajouté.
Lors d’une réunion d’experts qui a eu lieu à Niamey au Niger, le 16 mai passé, la réflexion a été menée sur le mécanisme de coordination et de gestion de l’Alliance.
L’on se demandait s’il faut aller vers un secrétariat permanent, un secrétariat exécutif, un organe de gestion ou tout simplement continuer dans le schéma actuel de fonctionnement sans organe central de coordination.
Dans le rapport présenté ce 28 mai, le chef de la diplomatie burkinabè a indiqué que « ces questions ont été inscrites à l’ordre du jour du prochain Sommet du collège des Chefs d’Etat».