La décision du retrait des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) rencontre l’assentiment d’habitants de Tougan dans la province du Sourou. Interrogés ce mardi 28 janvier 2025 par Libreinfo.net, à l’occasion de l’an I de ce retrait, des citoyens saluent l’initiative des trois chefs d’État de l’AES et plaident pour que les populations des pays membres les accompagnent afin de relever les défis communs.
Par Brice Alex, correspondant dans le Sourou
La décision du retrait des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est très bien appréciée à Tougan dans la province du Sourou. À en croire certains de ses citoyens, il était temps que les trois nations prennent leur destin en main, advienne que pourra.

« C’est une bonne décision. À un moment donné, il faut s’assumer. Les pays qui vivent les mêmes problèmes peuvent s’unir pour résoudre les mêmes problèmes. Et c’est dans ce sens que les pays du Sahel se sont retirés de la CEDEAO pour mieux se réorganiser et pour pouvoir contrer vraiment ce phénomène d’insécurité. Pour moi, la décision est salutaire », a laissé entendre Yaya Bazié.

Pour Julien Bansé, « la CEDEAO, qui devrait défendre mieux les peuples, se retrouve aujourd’hui avec un agenda politique caché pour ruiner davantage les pays du Sahel. Ces pays souffrent même de l’insécurité depuis maintenant plus d’une dizaine d’années.
Ces pays sont sortis de la CEDEAO pour non seulement assurer leur propre sécurité, mais aussi pour protéger leurs populations. Étant donné que la CEDEAO reste passive, disons, depuis fort longtemps face à ce qui se passe dans les trois pays. Et je juge bien leur sortie ».

Et Issouf Djibo de renchérir : « C’est une très bonne chose parce que sur le plan de la sécurité, il y a déjà plusieurs années, la CEDEAO, qui avait promis la sécurité à ses pays, peine à assurer cela. Donc, il était grand temps que les pays de l’AES puissent prendre des décisions fortes afin d’assurer leur sécurité. La CEDEAO n’arrive vraiment pas à assurer ce rôle régalien. Donc, cette séparation est la bienvenue ».
D’autres citoyens disent être conscients des conséquences de cette décision. C’est pourquoi ils lancent un appel aux populations de l’espace confédéral à former un bloc autour des dirigeants afin de relever les défis communs. C’est, du moins, l’avis d’un intervenant qui a voulu garder l’anonymat.
« C’est d’abord de s’unir, de se donner la main et de faire bloc derrière nos trois présidents qui sont là présentement, de les accompagner. Si on est main dans la main, peu importe les difficultés qui viendront, je pense que les solutions seront toujours trouvées », dit-il.
Un autre fait savoir ceci : « Une fois que les citoyens arrivent à épouser le système qui est mis en place, il n’y a rien de tel qu’au sommet, il y ait des écarts entre ce qui est escompté et les résultats qui sont atteints »
Les populations de la Boucle du Mouhoun n’ont pas été en marge de la célébration de l’an I du retrait des pays de l’AES de la CEDEAO. Des associations et mouvements de la veille citoyenne ont, en effet, donné de la voix dans différentes localités de la région à l’appel de la section locale de la Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC).