62 morts! Rien de grave. Le dernier massacre à Arbinda inquiète non seulement par le nombre élevé de victimes mais surtout par notre indifférence générale. Et tout le problème est désormais là: la banalisation de la vie humaine.
62 morts et visiblement cela n’emeut pas les autorités encore moins la plupart des Burkinabè. Hommes politiques, société civile et leaders d’opinion, tout le monde a condamné du bout des lèvres ce qui s’est passé à Arbinda et à Zoaga. Et au même moment que font nos médias? Le quatrième pouvoir. Eh bien, pour nos journalistes, ces massacres ne constituent pas un sujet majeur. Ce qui est suffisamment grave (beaucoup ne le savent malheureusement pas). Et si la presse ne sait pas jouer son rôle, particulièrement dans ces pareilles circonstances, nous courrons tous à notre propre perte. Pour paraître entrain de jouer son rôle, le gouvernement a fait une sortie, ou deux. Balançant – longtemps après le début des événements – un communiqué qui soulève plus de questions que de réponses sur les responsabilités et même le sérieux de l’exécutif.
Le plus grave n’est pas dans ces drames qui nous arrivent. Le plus grave c’est l’absence d’un État soucieux face à des questions d’extrême urgence. Le plus grave c’est que la presse en est arrivée à ne plus s’en préoccuper. Le plus grave enfin, c’est une institution judiciaire qui étale, drame après drame, son incapacité à apporter des réponses appropriées aux dossiers urgents du moment. C’est bien de chanter « cohésion sociale », mais c’est encore mieux de commencer à s’assumer, chacun en ce qui le concerne.
Albert Nagreogo
Libre info.net
