Le délai accordé à l’armée française par les autorités militaires pour quitter le Niger a expiré le 2 septembre 2023. Des milliers de Nigériens sont descendus dans la rue pour exiger leur départ.
Par Nicolas Bazié
Commencées hier, les manifestations se poursuivent ce dimanche 3 septembre. En effet , les Nigériens ont tenu à montrer leur détermination dans la demande du départ des soldats français.
C’est ainsi que des milliers de manifestants ont pris d’assaut la base militaire où sont stationnés ces militaires.
Ils se sont ensuite dirigés vers le rond point « Escadrille » de Niamey, à la devanture de la base aérienne 101 de l’armée nigérienne (FAN), près de l’aéroport international Diori Hamani, et qui abrite les soldats de la Base aérienne projetée (BAP) des forces françaises au Sahel (anciennement Barkhane).
Pendant plusieurs heures, les manifestants qui sont tenus à distance par un imposant dispositif sécuritaire, ont scandé des slogans hostiles à la présence des soldats français au Niger dont ils exigent le « départ immédiat et sans condition », comme on peut le lire sur des pancartes.
« Nous nous sommes aujourd’hui encore réunis ici à l’escadrille devant la base militaire française de Niamey pour exiger le départ définitif et sans condition de l’armée néocoloniale française de notre pays, et nous voudrons à travers ce sit-in pacifique et populaire appeler à nouveau les autorités françaises à la raison pendant qu’il est encore temps », explique à ActuNiger, Boulamine Moustapha, membre du Cadre Unique d’Action des Forces Vives du Changement (CUAFVC), une structure de la société civile.
Depuis quelques jours, d’ailleurs, et parallèlement à ces manifestations qui ne cessent de prendre de l’ampleur, les forces de sécurité nigériennes imposent un quasi blocus à l’Ambassade de France à Niamey, afin de contraindre l’ambassadeur Sylvain Itté et son épouse, également expulsés du pays, à quitter le Niger.
Le tout sur fond d’escalade diplomatique entre Niamey et Paris « avec des joutes entre les putschistes et les autorités françaises qui ne font qu’exacerber les tensions et font craindre des risques de débordements ou de dérapages avec des manifestants plus que jamais survoltés».
Le 30 août 2023, le mouvement M62 avait sonné la mobilisation, en appelant « OSC, comités de soutien, associations et leaders religieux, hommes, femmes et jeunes, particulièrement celles de Niamey et des villages environnants» à se mobiliser.
Ce jour-là, son coordonnateur national, Seydou Abdoulaye déclarait ceci : « Aujourd’hui, la seule lutte qui vaille, c’est la mobilisation générale de notre peuple pour le départ des forces françaises comme cela a été le cas au Mali et au Burkina Faso.» Raison pour laquelle a-t-il poursuivi, «nous invitons toutes les structures de masses qui se mobilisent par ci, par là, à surseoir toute autre action et à se joindre à nous pour une lutte plus efficace et une mobilisation plus conséquente».