Le maire de la commune urbaine de Pama dans la province de la Kompienga, région de l’Est, Madia Jérémie Onadja, a été déposé jeudi 11 février à la maison d’arrêt et de correction de Fada N’Gourma. A 73 ans, le bourgmestre serait poursuivi pour faux en écriture, de faux, usage de faux et détournement de deniers publics. Tout serait parti d’un projet communal d’ouverture des voies dans la ville de Pama. Dans l’affaire, le maire n’est pas seul. Le député du MPP, Himimpougdi Sangli, directeur de l’entreprise ‘’Yempabou Services’’, ayant obtenu le marché à problème, a été également entendu par le Tribunal de grande instance de Fada. Contacté par la Rédaction Libre info, il donne sa version des faits. Il se dit contrarié par cette affaire, alors qu’il avait voulu bien aidé la commune.
Par Siébou Kansié
Libreinfo.net (Li) : Honorable, vous avez été entendu par le tribunal de grande instance de Fada N’Gourma (TGI) a appris Libre info. Pouvez-vous nous expliquer ?
Himimpougdi Sangli (H.S) : Effectivement, j’ai été entendu par le tribunal de grande instance de Fada N’Gourma, entre le 22 et 24 janvier 2021. Je ne me souviens pas de la date exacte. Bien avant, j’ai été entendu par la police nationale à Pama. C’était dans le cadre d’une affaire d’ouverture des voies dans la ville de Pama.
Li : Comment l’affaire a-t-elle pu se retrouver au niveau de la justice ?
H.S : Je rappelle qu’il s’agissait d’un marché de 2 495 000 FCFA avec une durée d’exécution d’un an. Mon entreprise, Yempabou Services avait été attributaire du marché qui portait sur l’ouverture des voies dans la ville de Pama. Quand le maire m’a attribué le marché, on a signé tous les contrats et je devais commencer le travail. Plus tard, le maire m’a appelé pour dire que le Conseil municipal de Pama avait fait des démarches auprès des concessionnaires de la province et ceux-ci ont promis d’appuyer la commune pour le traçage des voies. Cependant, ils demandent du carburant pour pouvoir faire le travail. Ainsi avec cette aide, le Maire a souhaité qu’on coupe désormais tous les arbres qui sont dans les rues de la ville de Pama.
Vue le nombre des arbres qu’on devait abattre, j’ai dit que je ne pouvais pas supporter le coût. Il m’a donc demandé de surseoir au travail en attendant qu’il réfléchisse. Comme j’ai dit que je ne peux pas faire le travail dans toute la ville de Pama, il m’a dit qu’un concessionnaire du nom de Bassono, le gérant du ‘’campement Yeryanga’’qui possède une tronçonneuse, viendra avec son équipe appuyer à exécuter le marché.
Le Maire m’a demandé à cet effet, comme les choses sont déjà faites à mon nom, est-ce que je peux les aider en les laissant exécuter le travail ? J’ai dit, comme c’est dans l’intérêt de la commune, je ne trouve pas d’inconvénients. Le lendemain, ils ont fait venir des gens qui ont commencé à couper des arbres. Quelques jours après, le travail a été abandonné. Le maire a fait venir son frère qui a travaillé comme tronçonneur dans le cadre d’un projet, qui a poursuivi le travail. Ils ont fait tout le tour des quatre secteurs. Ils ont fini le travail, qui a été réceptionné.
Li : Mais est-ce que le travail a été fait selon les termes du contrat avant la réception ?
H.S : Dans le contrat que nous avons signé, on devait abattre des arbres dans les six mètres prévus avec quelques voyages de latérite qu’on devait verser. Il s’agit de 5 voyages de cailloux sauvages et 7 voyages de latérites. Tout a été fait avant la réception. Mais après cela, un autre monsieur devait venir pour tracer et niveler avec des machines. L’insécurité faisant, cela n’a pas été fait. Après réception, l’argent a été viré dans mon compte. Quand j’ai touché l’argent, j’ai remis au maire parce que je n’avais pas fait le travail. J’ai juste enlevé les frais d’enregistrement qui étaient de 3% du montant.
Li : Mais comment l’affaire s’est retrouvée en justice ?
Le problème est qu’apparemment, l’ors d’une session municipale, un conseiller s’est plaint de ce que le travail n’aurait pas été bien fait et pour lui, ce serait un détournement. Ils se sont mal parlé et je crois que le maire est allé se plaindre à la justice.
Li : Est-ce que vous êtes inquiété que la justice demande la levée de votre immunité parlementaire pour vous poursuivre ?
H.S : ça me dérange, car je pensais vouloir bien faire dans cette histoire. Et si je vais me retrouver dans des problèmes, ça me met mal à l’aise.
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