Israël Mano a remporté le 2 juin passé à Marseille, le titre de champion du monde des arts martiaux traditionnels d’origines vietnamiennes des moins de 90 Kg. Tel un bulldozer, l’enfant de Manni ( Fada N’gourma) emporte tout sur son passage. Entretien exclusif!
www.libreinfo.net (Li): Vous venez de réaliser à 24 ans, ce qu’aucun karatéka burkinabé n’avait réalisé auparavant. Mais vous êtes encore peu connu du grand public sportif. Pourtant, vous avez un beau parcours avant ce glorieux jour.
Israël Mano (IM): Oui, j’ai commencé les arts martiaux à 10 ans. Mon père et ma mère sont d’ailleurs tous pratiquants. À 13 ans, je combattais déjà avec mes aînés pour mieux m’entraîner. J’ai décroché ma première médaille d’or à 15 ans lors du championnat provincial. En 2015, j’ai remporté une médaille d’or en combat, au championnat d’Afrique d’arts martiaux à Saleh au Maroc.
Je suis alors fait chevalier de l’ordre national des sports avec agraphe sportif et j’ai obtenu mon baccalauréat la même année. Cela m’a beaucoup stimulé. En 2017, j’ai remporté deux médailles au championnat d’Afrique à Bamako : une médaille d’or en lutte vietnamienne et une médaille d’argent en combat alors que j’avais le coude déboîté. Cela avait suscité une grande admiration à mon endroit.
L’année suivante, soit en 2018, j’ai pris part au championnat du monde à Bruxelles. Je termine vice champion du monde parmi de grandes nations comme la France, l’Ukraine, la Suisse…
Li: Puis le 2 juin à Marseilles, vous devenez champion du monde. Dans quelles conditions avez-vous préparé cette compétition ?
IM: Les conditions étaient assez complexes. Habituellement, les combats se font sur tatami avec une assez grande surface. Mais cette fois, cela devait se dérouler sur un ring, comme en boxe.
Il fallait donc apprendre à gérer l’espace lors des séances d’entraînement, mais aussi à encaisser les coups au visage. Heureusement, mon expérience en boxe m’a permis de mieux comprendre les règles avant le départ de Marseille.
Li: Jamais un voshing burkinabè n’avait réalisé une telle performance. Quel est votre secret ?
IM: Mon secret c’est d’abord la prière, la détermination et surtout le travail personnel. Je mène plusieurs séances d’entraînements personnels pour essayer de me surpasser physiquement, mentalement et psychologiquement. Aussi, je fais recours à plusieurs partenaires avec des styles différents pour mes entraînements.
Du coup, il y aura des chances que le jour de la compétition, mon adversaire ait un style de combat qui se rapproche de l’un de mes partenaires d’entraînement. C’est un peu ça le secret.
Li: Quel est votre prochain challenge ?
IM: Depuis l’âge de 10 ans, je rêve d’intégrer l’UFC, la plus grande organisation mondiale des sports de combat, basée aux USA. Pour ce faire, mon prochain challenge sera d’essayer d’intégrer la MMA, une académie d’arts martiaux basée aux USA afin de lancer ma carrière internationale libre.
On y pratique des combats libres dans une cage à 8 côtés appelée octogone, où les coups sont permis avec les mains et avec les jambes. D’où l’importance de pratiquer plusieurs disciplines de combat comme la boxe, la lutte olympique, le judo, le vovinam, le viet vo dao, le jiujitsu brésilien, le grappling…
Li: Pensez-vous avoir les qualités pour relever un tel defi ?
IM: Oui, je suis un athlète pluridisciplinaire. Je suis actuellement champion national de boxe des 91 Kg. J’ai aussi remporté plusieurs médailles en lutte, judo, taekwondo, vovinam, viet vo dao.
Propos recueillis par
Marcel YE
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