En prélude aux assisses nationales de l’éducation prévues en novembre 2021, plusieurs entités sociales ont été appelées à réfléchir sur un système éducatif performant et résilient dans les treize régions du Burkina. Les concertations de la région du sud-ouest sont prévues du jeudi 13 au 15 octobre 2021, à l’instar des autres régions, à l’institut national de formation du personnel de l’éducation de Gaoua, ex ENEP. Les travaux sont présidés par le gouverneur de la région Emmanuel Zongo, accompagnés des premiers responsables de l’éducation.
Par Le Maestro,correspondant Poni
« Quel regard critique porter sur notre système éducatif afin de le rendre plus performant, plus inclusif et plus résilient ?» C’est le thème retenu pour ses assises de l’éducation.
Le système éducatif burkinabè malgré les nombreuses reformes connait une crise liée à plusieurs facteurs.Du diagnostic des spécialistes des questions éducatives, il ressort une inadéquation des offres de formations et les besoins du monde de l’emploi, des curricula en déphasage avec les besoins des apprenants, des difficultés pour l’Etat à mobiliser les ressources nécessaires pour le secteur de l’éducation.
Le diagnostic étant posé, les remèdes sont à rechercher, d’où la tenue de ces assises de l’éducation pour redynamiser le secteur, l’adapter aux besoins actuels, pour un décollage économique du pays.
Durant trois jours les participants à travers des travaux d’atelier et de plénières vont amender les propositions mis à leur disposition, apporter des contributions, faire des recommandations pour offrir une éducation de qualité aux enfants de la région du sud-ouest en particulier et celle du Burkina Faso tout entier.
Pour le directeur régional en charge de l’éducation primaire du sud-ouest ,Jean Joseph Somda «ce cadre est un lieu de haute réflexion sur la réforme de l’éducation ,il s’agit à partir du constat fait et des critiques faites sur notre système éducatif de repenser notre manière de voir et de concevoir les programmes afin que le profil du sortant du système éducatif réponde aux finalités de l’éducation fixées par la loi d’orientation de l’éducation du Burkina Faso ».
Durant ces trois jours M. Somda exhorte les participants à « valider les points essentiels qu’ils estiment nécessaires à maintenir dans le document. Aussi, qu’ils aient l’audace et le courage de faire de nouvelles propositions dans le sens d’améliorer notre système éducatif ».
Douze thématiques, tirées d’un document de base sont au cœur des échanges. De l’avis de l’évêque du diocèse de Diébougou Mgr Kussiélé Der Raphael Dabiré, l’importance de ce lieu de réflexion impose la présence de tous malgré nos multiples occupations. « L’éducation est le nerf de la guerre avant l’argent parce que de l’argent dans les mains d’une personne non éduquée partira en fumée. L’éducation est obligatoire pour l’église catholique, raison pour laquelle le pape Jean XXIII a dit que l’église est à la fois mère et maitresse au sens d’éducatrice, si l’église ne forme pas, n’éduque pas les hommes, alors elle ne l’est pas. L’éducation est un élément constitutif de l’église dans sa vocation même. Raison pour laquelle là où elle est, elle s’engage auprès du gouvernement à former l’homme de demain en tenant compte de nos propres valeurs ».

L’évêque Dabiré insiste « c’est l’homme à l’image de Dieu qu’il faille former afin qu’elle soit le plus conforme possible dans la tête et le cœur pour garantir les valeurs de justice, d’honnêteté, de solidarité, d’amour… ».
Le gouverneur de la région du sud-ouest Emmanuel Zongo qui préside ces travaux appelle les participants à des échanges francs. « Ces assises se veulent des moments de consultations inclusives, tous les partenaires, les acteurs doivent avoir véritablement leur mot à dire pour arriver à relever les défis d’une éducation de qualité, inclusive et résiliente ».
Les recommandations issues de ces assises régionales seront prises en compte aux assises nationales prévues se tenir du 18 au 20 novembre prochain à Ouagadougou.