27 ans après, le Burkina Faso veut organiser de nouvelles assisses nationales sur l’éducation. Pour la réussite de l’évènement, le ministre de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, le Pr Stanislas Ouaro a rencontré, le jeudi 22 avril 2021, ses prédécesseurs ministres en charge de l’Education.
Par Frank Pougbila
Le ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales compte organiser très prochainement des Assises nationales sur l’Education. En prélude à cette activité, le ministre en charge de l’Education nationale, le Pr Stanislas Ouaro a rencontré les anciens ministres de l’Education le 22 avril 2021 à Ouagadougou.
Pour le chef du département en charge de l’Education, c’est un moment historique dans la vie de la nation et un honneur pour lui de pouvoir réunir des bâtisseurs de l’école burkinabè. C’est un moment de fierté et d’humilité pour le Pr Ouaro de rassembler ces personnes qui ont bâti tour à tour la maison de l’éducation au Burkina. C’est dans le souci de fédérer les intelligences, de mutualiser les expériences pour porter un projet ambitieux qui prend en compte les urgences du moment et les exigences du futur. « En faisant appel à leur expérience et à leur expertise, c’est pour un projet pertinent. On tisse la nouvelle corde au bout de l’ancienne pour puiser l’eau », a expliqué le ministre. Il est rassuré que c’est de cette façon que l’on jette une passerelle entre le passé et le présent pour esquisser le futur.
Concernant les assisses nationale sur l’éducation, le ministère veut lier un nouveau pacte en tenant compte des réalités du présent, notamment l’insécurité et les contrainte socioéconomique. Les dernières assisses datant de 1994, c’est une opportunité, selon le ministre, pour la communauté de réorienter le système éducatif pour le mettre en phase avec les aspirations profondes des populations.
600 milliards pour clôturer les écoles
C’est aussi, une manière pour refaire de l’école, un espace de formation de citoyens ancrés dans leur culture et ouvert sur l’universalité, producteurs de richesse pour tous et pourvoyeurs de sens et de valeurs pour la société burkinabè.
Le ministre a confié qu’avant les assisses nationales, des régionales seront organisées afin de permettre aux différentes populations de faire un diagnostic du système éducatif et de proposer des solutions. Les conclusions de ces travaux contribueront à réfléchir sur les assisses nationales.
Le Pr Ouaro a fait le point de la situation de son département. Ce sont au total 2208 écoles qui sont fermées, privant 300 mille élèves de l’apprentissage théorique. Une situation causée par la crise sécuritaire et la pandémie de la COVID-19. Une autre difficulté est la mobilisation des ressources financières. En effet, le ministère peine à mobiliser environ 600 milliards francs CFA afin de clôturer toutes les écoles du Burkina.
De même, pour les cantines scolaires, c’est environs 104 milliards francs CFA qui sont à mobiliser. La fronde sociale au sein du secteur, les violences en milieu scolaire, le transfert des ressources aux collectivités et l’insuffisance du financement de l’éducation non-formelle sont les autres problèmes du milieu.
L’ancien ministre en charge de l’Education, Mélégué Traoré a souhaité que le secteur de l’éducation soit mis au cœur des politiques de développement. Il note que l’éducation est au centre de tout pays. « Nous allons faire des suggestions pour des correctifs indispensables », a-t-il ajouté. Mélégué Traoré a insisté sur le fait que la construction de l’élite d’un pays dépend de la qualité de son éducation. Il a argué que si l’éducation n’avance pas, le Burkina n’avancera pas.