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[Entretien] 8 mars, «la mission de notre association est de contribuer à lutter contre le terrorisme», dit Valentine Nikiema 1ère vice-présidente de l’Association Femme Debout

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Le 8 mars de chaque année est une journée dédiée à la femme. Si certaines s’apprêtent à organiser des fêtes, au sein de l’Association Femme Debout, le moment est à la réflexion pour trouver des solutions idoines au phénomène du terrorisme qui gangrène le Burkina Faso. Dans cet entretien accordé à Libreinfo.net le 7 mars 2023, la première vice-présidente de cette association, Mme Valentine Nikièma /Bessin explique comment sa structure s’organise pour apporter sa contribution dans la lutte contre le terrorisme.

Propos recueillis par Nicolas Bazié

Libreinfo.net : Présentez-nous votre association…

Mme Valentine Nikièma : Notre association a été créée en 2022, après le coup d’Etat du 24 janvier 2022. Nous nous sommes posées la question de savoir qu’est-ce nous apportons dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ?

C’est ainsi que nous avons décidé de créer une association apolitique dénommée « Association Femme Debout.»

C’est une nouvelle association dont la mission est de contribuer à lutter contre le terrorisme, accompagner les Forces de défense et de sécurité (FDS), les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).

Nous venons aussi en aide aux personnes déplacées internes. Elle compte 38 membres à la date d’aujourd’hui (7 mars, ndlr).

Libreinfo.net : Qu’est-ce que l’association fait concrètement comme actions pour contribuer à lutter contre le terrorisme ?

Mme Valentine Nikièma : Lorsque le recrutement des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) a été lancé, certaines d’entre nous se sont inscrites.

Les gens nous demandent ce que nous pouvons faire sur le terrain. Nous leur répondons que même si nous irons préparer de la nourriture pour donner aux VDP, nous le ferons.

Nous avons aussi nos stratégies que nous comptons utiliser mais nous ne les dévoilerons pas. Nous trouvons qu’il ne faut pas tout laisser dans les mains des hommes parce que cela y va de la recherche de la paix et tout le monde peut y contribuer.

Libreinfo.net : Comment appréciez-vous les actions qui sont entreprises pour résorber un tant soit peu la crise sécuritaire au Burkina Faso ?

Mme Valentine Nikièma : Nous saluons ce qui est fait déjà sur le terrain et nous voulons apporter notre pierre. Il suffit de nous appeler et nous répondrons présentes, nous sommes prêtes.

Dans le même temps, nous ne sommes pas d’accord pour les coups d’Etat dans notre pays. Le Burkina Faso en a eu deux en une année et cela suffit. Nous en avons marre parce que cela n’arrange personne.

Concentrons-nous sur la lutte contre le terrorisme pour libérer le pays car le phénomène a atteint un niveau assez élevé. Si le Burkina disparaît, nous disparaitrons aussi.

Libreinfo.net : La journée du 8 mars est dédiée à la femme. Que représente cette journée pour vous ?

Mme Valentine Nikièma : Le 8 mars pour nous est une journée de réflexion.

Cette année, nous n’allons pas organiser de fêtes pour célébrer la Journée comme les autres. Nous ne cherchons pas à faire des uniformes ou autre chose à caractère festif.

Nous avions prévu d’échanger avec des femmes sur l’intérêt du 8 mars dans ce contexte sécuritaire. Nous estimons que mieux vaut tard que jamais.

Libreinfo.net : Le gouvernement dit qu’il n’y pas de pagne officiel et que la célébration se fera dans la sobriété. Comment avez-vous apprécié cette décision ?

Mme Valentine Nikièma : Nous sommes d’accord avec cette décision des autorités. Si cela ne tenait qu’à nous, il faut arrêter de célébrer cette journée au Burkina Faso.

Si le gouvernement l’interdisait, cela nous ferait plaisir. Nous avons vu ce qu’est cette fête depuis le temps du président Blaise Compaoré.

En plus, il y a nos sœurs qui ont des problèmes avec leurs conjoints dans leurs foyers à l’approche de la journée internationale de la femme.

Ce sont des femmes qui se sont battues dans le passé pour qu’il y ait cette journée. Qu’est-ce que nous, nous faisons en retour ? Nous devons aussi lutter.

C’est pourquoi notre association fait de la lutte contre le terrorisme son cheval de bataille. Nous pouvons apporter notre soutien d’une autre manière. Et nous allons porter notre voix très haut à cet effet.

Libreinfo.net : Quel message avez-vous à l’endroit des femmes à l’occasion de la célébration de cette journée ?

Mme Valentine Nikièma : Ce matin, j’étais au marché mais je n’ai pas vu d’engouement dans l’achat des condiments et autres. Je me suis dit que cela tombe bien parce que les femmes n’ont certainement pas la tête à la fête. Peut-être qu’elles ont compris le message des autorités. Si c’est le cas, cela est à saluer.

Lire aussi: [Tribune] Message de soutien à Mariam Sankara à l’occasion du 8 mars 2023 (Christine Paré et Béatrice Nikiema)

www.libreinfo.net

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