Par La Rédaction
Le vendredi 7 février 2020, l’on apprenait que des jeunes volontaires ont tués vingt terroristes à Gargaboulé dans la zone de Pobé-Mengao, région du Sahel, deux corps non identifiés ont aussi été découverts. Cette annonce qui a réjouis plus d’un a aussi suscité des questionnements chez plusieurs personnes. En effet, nombreux sont ceux qui se demandent de quels jeunes volontaires il s’agit ? Est-ce les volontaires de défense de la patrie annoncé par le président Kaboré dont la loi a été adoptée à l’Assemblée nationale le mardi 21 janvier 2020 ? Quand est ce que le recrutement a donc été lancé ? Autant de questions qui méritent effectivement d’être posées au regard de la vitesse des actions entre l’adoption de la loi et les actions sur le terrain.
La riposte contre l’attaque terroriste le 7 février à Gagaboulé a bel et bien eu lieu et conduite par des jeunes volontaires mais ce ne sont pas les volontaires de la défense pour la patrie annoncée par le Président Kaboré, a appris Libreinfo.net de plusieurs sources sécuritaires et locales. Selon nos sources dans certaines localités, les jeunes des villages ont commencé depuis longtemps à s’organiser pour se défendre contre les groupes armés terroristes (GAT) avant l’appel du Président du Faso. Ces jeunes volontaires disent être souvent attaqué par d’autres jeunes des mêmes villages qu’eux.
Quels moyens disposent-ils ?
Ils sont dotés de moyens de ripostes. Ce sont les communautés qui se sont armées de fusils de chasse, de leurs propres moyens de renseignement et de communication. Les sources de Libreinfo.net indiquent qu’ils sont encadrés par des anciens forces de défenses et de sécurité (FDS). De toute évidence les forces de défense et de sécurité n’ignorent pas l’existence de ces jeunes volontaires non officiellement reconnus. Ces jeunes viennent s’ajouter aux groupes d’auto-défense Koglweogo qui traquent depuis quelques temps les terroristes.
Est-ce la résistance populaire ?
Le 5 octobre 2019, l’idée d’un Mouvement de Resistance Populaire naissait à Kongoussi. L’annonce avait été faite par Aly Nana. Selon le coordonnateur Aly Nana, il fallait coaliser les forces avec les FDS contre le terrorisme. Deux mois après soit en décembre 2019, Aly Nana annonçait que le mouvement était présent dans 24 provinces du Burkina et abattrait un travail remarquable aux côtés des forces de défense et de sécurité, des dozos, des koglewéogo, des réservistes, des anciens CDR et autres personnes ressources.
De plus en plus les autorités burkinabè sont convaincues qu’il faut une implication des populations à la base dans la lutte contre le terrorisme. La loi sur le recrutement des volontaires de défense de la patrie adoptée en le mardi 21 janvier 2020 se met en œuvre progressivement. Après son adoption, le gouvernement a pris un décret pour définir les conditions de recrutement et d’encadrement.
Les représailles
Ils sont nombreux à saluer les mesures communautaires, mais la peur de vivre des représailles reste entière. Pour certains, il faut mieux encadrer ce travail de riposte pour ne pas que des communautés s’affrontent. Pire il ne faudrait pas livrer les volontaires aux terroristes. Dans tous les cas ils seront sous le contrôle de l’autorité annonce le gouvernement.