Encore une embuscade contre un convoi minier qui transportait plus de deux cents personnes à Boungou dans la région de l’Est. Un bilan provisoire effroyable de 37 morts officiel et 47 selon plusieurs sources concordantes. C’était prévisible au regard de la dernière attaque au Mali la semaine passée, le 1er novembre 2019 contre 53 militaires maliens et 1 civil. Déjà plusieurs voix (même les profanes aux questions terroristes et sécuritaires) se levaient pour interpeler les autorités burkinabè à renforcer la vigilance au Burkina. Il n’y a plus rien de nouveau, leur mode opératoire est connu et il suffit de renforcer la sécurité. Au mali, ils ont attaqué le camp militaire d’Indelimane entre 11h et 12h faisant un véritable carnage de 53 militaires tués et 1 civil. Au Burkina, ils se sont plutôt attaqués à un convoi civil escorté par des forces de défense et de sécurité après 9h selon les témoignages. Le bilan n’est pas loin de celui causé au Mali, laissant un peuple dans une totale consternation et montrant aux yeux du monde la vulnérabilité et l’incapacité de ce vaillant peuple à faire face aux forces terroristes.
Inutile de rappeler qu’avant cette hécatombe, le député maire de Djibo chef-lieu de la province du Soum a été tué avec trois autres compagnons dans les mêmes circonstances le dimanche 3 novembre 2019 sur l’axe Djibo-Ouagadougou en fin de matinée aussi. On a souffert et on souffre toujours beaucoup de la disparition du premier citoyen de la ville de Djibo et représentant du peuple à l’Assemblée nationale. Ces terroristes ont évité ont évité ce jour de s’en prendre aux passagers des deux cars qu’ils avaient arrêté au moment des faits, ce qui pourrait expliquer qu’ils étaient probablement à la recherche du député maire Oumarou Dicko qui défiait l’insécurité avec un courage inexplicable. Il ne perdait pas espoir face à l’adversité dans sa localité.Au lendemain de cette nouvelle douloureuse, le lundi 4 novembre 2019, l’on apprenait aussi l’attaque de la gendarmerie d’Oursi avec cinq gendarmes tués. On avait que nos yeux pour encore pleurer et prier le bon Dieu.
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Que faire ?
D’abord les sociétés minières doivent apprendre à mettre aussi en place des services de renseignements indépendants pour parer aux éventuelles tragédies. Il est inadmissible que des sociétés de cette taille exercent dans des zones d’insécurité sans faire aussi la sécurité. Il faut qu’elles trouvent des moyens de renseignements aussi. Les escortes ne suffisent plus.
Les autorités politiques y compris l’opposition doivent vite revenir à la raison car elles semblent se préoccuper d’une autre chose, la présidentielle de 2020. Tous les actes au quotidien s’apparentent à des campagnes déguisées, lancement de construction de routes par ci, recrutement d’agents d’enrôlement de la CENI, recensement général de la population par-là (ou on n’est même pas sûr d’aller rencontrer des populations qui ont déjà déserté leurs localités) c’est à croire que ce n’est pas le Burkina qui fait son propre agenda sinon on aurait compris que ce n’est pas la priorité de l’heure. À cela s’ajoute parfois des mobilisations ou meeting dit de soutien aux FDS bref, poussons encore la réflexion plus loin et sortons des mis en scène ou des soutiens de saupoudrage.
Le gouvernement doit comprendre que la lutte contre le terrorisme c’est aussi des moyens technologiques et des moyens volants capables de mener des ripostes. Jusqu’à ce jour, aucun ratissage annoncé par l’armée nous a donné un bilan contraire d’ennemies tués où une réponse à la hauteur des attaques, absolument rien !
Nous avons eu l’occasion de parcourir plusieurs régions en proie au terrorisme. Il est rare et pour notre part de rencontrer une patrouille militaire. Rare de voir des moyens de secours ou de renforts mais il n’est pourtant pas rare d’entendre les populations dire qu’on a vu une colonne de terroristes à moto passer ici où ils ont pris d’assaut un village là. Il faut vite se ressaisir et savoir mener le bon combat pour éviter une « Somalisation » du Burkina.
La Rédaction
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