Une attaque meurtrière contre un convoi de ravitaillement de Gaskindé, dans la région du Sahel, a été perpétrée dans la soirée du 27 septembre 2022 par des groupes terroristes. Cette nouvelle attaque vient renforcer le doute de nombreux Burkinabè quant à une volonté des groupes terroristes de saisir la main tendue du dialogue que le gouvernement dit avoir entamé avec “succès”.
Par Nicolas Bazié
Le gouvernement burkinabè avait pourtant annoncé que des terroristes avaient accepté de déposer les armes et que les activités des comités locaux de dialogue allaient bon train.
« La Coordination nationale a pu installer une dizaine de comités locaux de dialogue à travers le pays, identifier et opérationnaliser un centre d’accueil de déradicalisation et de réinsertion et démobiliser plusieurs dizaines de combattants terroristes », avait notamment déclaré le ministre d’Etat en charge de la Réconciliation nationale, Yéro Boly, le 12 août 2022.
Le même jour, M. Boly avait aussi affirmé que « les groupes armés n’avaient pas manqué de relever qu’ils étaient satisfaits du message du Président du Faso » qui les invite justement à déposer les armes.
Le ministre Boly poursuivait en ces termes : « c’était déjà un signal très important, positif à leur niveau et qui les prédisposait à accepter le dialogue ». Or, les attaques terroristes contre des militaires et des civils n’ont pas cessé depuis lors.
Le 26 août 2022, l’Émir du Liptako, à sa sortie d’audience avec le chef du gouvernement,, affirmait que sur le terrain des opérations entrant dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, il est à noter que les choses avancent. « Pour être honnêtes, nous constatons que les choses bougent sur le terrain», a-t-il laissé entendre.
Attaque d’un convoi de ravitaillement
Djibo ! Cette ville est devenue l’épicentre des attaques terroristes depuis 2018. La province reste encore peu accessible. Pour s’y rendre, les convois de ravitaillement doivent être escortés.
Le dernier en date du 27 septembre 2022, a été frappé de plein fouet par une attaque terroriste meurtrière à Gaskindé, dans la province du Soum, région du Sahel.
11 militaires y ont trouvé la mort, et une cinquantaine de personnes sont portées disparues, selon le bilan provisoire établi par le gouvernement. Une information à glacer le sang de plus d’un Burkinabè.
C’est pourtant à Djibo que les comités locaux de dialogue semblent les plus actifs. Est-ce à dire qu’il y a des terroristes qui refusent le «dialogue» du gouvernement ? Qu’est-ce qui ne va donc pas ? Ce sont, sans aucun doute, ces questions que tout le monde se pose.
Dans une interview accordée à nos confrères du journal Le Reporter, l’Émir de Djibo a confié que « la clé pour sortir de cette insécurité-là, c’est le dialogue entre les communautés».
Quid de la montée en puissance de l’armée?
«L’armée monte en puissance ». Cette phrase que des membres du gouvernement ont prononcé plusieurs fois, a résonné dans les oreilles de tous. Dans son adresse à la nation en août dernier, le chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba ne disait-il pas : « L’acquisition de nouveaux équipements et le renforcement de nos capacités techniques, nous permettent aujourd’hui de délivrer des feux avec une précision et un effet de surprise que nous n’avions pas auparavant. ».
Et d’ajouter : « Dans une tentative désespérée de se réorganiser, les terroristes procèdent désormais par groupuscules, misant sur des actions d’éclat comme la destruction d’infrastructures, les menaces ou les attaques contre les populations, pour maintenir l’illusion qu’ils gagnent du terrain».
L’attaque de Gaskindé, ce 27 septembre 2022, semble rappeler au président Damiba qu’il lui faut redoubler d’ardeur au combat et affiner sa stratégie pour rassurer davantage les Burkinabè.
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