Malgré tout, Banfora chef lieu de la région des Cascades a abrité les festivités du 11 décembre à bonne date contrairement à une partie de la population qui souhaitait son report. Un souhait relatif au retard des chantiers, la Covid 19,l’insecurité et bien d’autres choses selon eux. Pendant la célébration du 11 décembre à Banfora, l’envoyé spécial de Libre info Siébou Kansié s’est entretenu avec le Maire de la ville Aboubakar Hema. Il a plutôt une autre lecture de l’organisation de ces festivités.
Propos recueillis par Siébou Kansié
Libre info: Comment vous appréciez la célébration du 11 décembre dans votre commune ?
Aboubaka Hema: C’est un sentiment de satisfaction. Parce qu’il y avait beaucoup de défis à relever. Ces festivités ont été célébrées dans un contexte assez difficile, notamment avec la Covid-19 et encore la campagne électorale. Tout cela a impacté sans doute, d’une manière ou d’une autre, les festivités. Malgré cela, elles ont pu se tenir. En tout cas, c’est le lieu ici pour nous, de remercier le gouvernement, lui traduire notre satisfaction, notre reconnaissance car, malgré les difficultés, il a maintenu la tenue de ces festivités à Banfora.
Libre info: Qu’est-ce que véritablement, cette fête a pu changer dans votre commune ?
Aboubacar Hema: Je pense au-delà des aspects infrastructures, ce qu’il faut retenir surtout, c’est cette fierté, cette joie d’appartenir à une même nation qui est le Burkina Faso. Pour cela, vous avez constaté l’engouement de la population à l’endroit de ces festivités. Vous savez qu’une ville, ce sont les infrastructures et ça coûte cher. Il serait difficile pour nous commune, de faire ces investissements dans un laps de temps. C’est à cause de ces festivités on a eu toutes ces infrastructures. Si on devait faire par nous même, il fallait attendre 100 ans pour les réaliser. Et, on les a eues en un an. C’est pour dire que, les retombées sont immenses pour la commune de Banfora.
Combien vous a coûté l’organisation au niveau communal ?
Au niveau communal, il faut dire que quand on votait le budget, les festivités n’ont pas été prises en compte. Mais la commune a participé financièrement matériellement, techniquement pour la réalisation de ces infrastructures.
On peut avoir une idée sur la contribution financière de la commune ?
La contribution se poursuit parce que déjà dans notre budget à investissement, il y a plus de deux milliards d’investissements qui sont prévus dans le cadre de ces festivités, où nous devons construire des ponts, des écoles, des voiries. Puisqu’il y a beaucoup de choses qui ont été faites, il faudrait aussi qu’on puisse intervenir pour les parfaire
M.le Maire, l’assainissement est un grand défi pour beaucoup de communes au Burkina, alors comment comptez-vous y faire face ?
Je pense que quand on parle de l’assainissement, il faut préciser. Il y a l’assainissement des eaux usées et excréta, l’assainissement des déchets solides et l’assainissement pluvial. Pour ce qui nous concerne déjà, l’assainissement des eaux usées, on a déjà adopté un plan stratégique qui est en cours d’exécution.
On a réalisé beaucoup de latrines, beaucoup de choses et nous sommes en train donc avec l’appui technique et financier de l’ONEA et des partenaires financiers, en train de réaliser une station de gestion de boue de vidange.
C’est donc pour vous dire que lorsqu’on va collecter ces boues de vidanges dans les concessions, elles seront traitées dans un lieu, et il y aura des sous-produits qui vont être vendus au profit donc de la ville et des populations. On est un peu en retard par rapport à la gestion des déchets solides. On vient d’élaborer le projet de gestion des déchets, donc le plan de gestion des déchets solides.
Les gens disent que la ville est salle, c’est vrai parce que ce sont les couloirs réels. Pour agir, il faut planifier. Sans planification, on ne peut rien faire.
L’autre défis qui se pose dans la plupart des régions où se sont déjà déroulées les festivités du 11 décembre, c’est l’entretien des infrastructures après la manifestation. Est-ce que vous avez déjà pensez une stratégie d’entretien de ces réalisations ?
Pour ce qui concerne la commune de Banfora, soyez rassurés. Nous connaissons la valeur de ces infrastructures, nous savons que sans l’apport de l’État, on n’était pas à mesure de le faire. Et cela appelle à la prise de responsabilité et nous allons nous assumer en travaillant à pouvoir entretenir ces infrastructures et bien les gérer.
Il y a déjà des inquiétudes au sein des populations quant à la qualité de certaines infrastructures, celles routières notamment. La qualité des bitumes est surtout décriée. Vous avez fait le même constat ?
Je pense qu’il y a plusieurs types de goudron. Ça dépend de quel type de goudron on veut et qu’on préfère. Je pense que l’information avait été donnée au départ sur la nature du bitume qui allait être posé et l’épaisseur. Donc pour une première phase, qui tient compte de la fréquentation de ces bitumes, plus il y a la fréquentation, plus il faut augmenter l’épaisseur. Et pour cette première phase, on s’est dit que dans dix ans, la population va augmenter et la fréquentation de ces voies va s’accroître et en conséquence, on va encore revêtir ce même bitume avec une autre épaisseur pour les rendre encore plus durable.
Etiez-vous d’accord avec ceux qui voulaient le report de cette fête parce qu’entre temps, une pétition signée par les fils de la région demandait le report des festivités pour finaliser les infrastructures ?
Pour cette volonté de report de ces festivités ne date pas de maintenant, dès le mois de janvier déjà certains avaient évoqués la nécessité de reporter parce qu’il y’avait la campagne électorale, il y’avait ceci cela, il n’y avait pas de Covid-19 en ce moment. Ensuite quand, la Covid-19 est arrivée ils ont voulu encore prétexter cela, même quand on est venu encore lancer les travaux il y avait des inquiétudes toujours qui ont été exprimées par certaines personnes notamment les internautes que j’ai reçu le 17 mai avec qui on a échangé. J’ai voulu comprendre leurs inquiétudes mais en réalité souvent ce ne sont pas des inquiétudes qui sont fondées. Demander le report à un mois du 11 décembre je ne trouvais pas cela pertinent parce que tous les faits qui ont été invoqués ce n’étaient pas des faits nouveaux, c’est des faits qui étaient connus et tout étaient en train d’être réalisé, le bitume a été reposé ici le 7 novembre. A Tenkodogo, c’est à la même date que le premier bitume a été déposé je cois où se trouvait le retard et on a bien dit aux gens que la direction des infrastructures n’a rien à voir avec la tenue des festivités. Où se trouve le problème ? je pense que parfois les gens se pose des problèmes qui sont sans fondements et c’est regrettable à la limite c’est comme si on ne voulait pas avancer. Bref je ne vais pas m’attarder dessus.
Est-ce que à chaud, le bilan de la manifestation vous satisfait ?
Je suis très satisfait de la mobilisation, je suis très satisfait de l’engagement du gouvernement parce que ce n’était pas facile. il y’avait tellement de difficulté mais le gouvernement a pu quand même tenir ce pari et je pense qu’il faut être reconnaissant pour son engagement, pour vraiment sa volonté de faire développer notre région, notre ville.