Le nouveau ministre de la Fonction publique et de la Protection Sociale, Bassolma Bazié a accordé une interview au groupe Oméga media le 6 mars 2022 un jour après sa nomination. Il a été invité en tant que leader syndical par le média. L’ex-secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGTB) s’est exprimé sans langue de bois sur la question de la gouvernance du pays depuis des années.
Par Rama Diallo
Bassolma Bazié est connu pour sa lutte acharnée pour le bien être du travailleur burkinabè. Il a été secrétaire général de la CGTB de 2013 à 2021. Il a été nommé ministre de la Fonction publique et de la Protection sociale le 5 mars 2022.
Monsieur Bazié estime qu’un responsable syndical doit avoir la capacité d’analyser les richesses du pays, d’analyser la vie des autorités du pays et leurs rythmes de vie, d’analyser la situation avant de poser la préoccupation.
D’après ses dires, le syndicat pose des préoccupations à l’endroit des autorités lorsqu’il sait que celles-ci peuvent les résoudre. Dans le cas contraire, c’est à l’Etat de démontrer qu’il n’a pas véritablement les moyens.
«Quand dans un pays on dit qu’il n’y a de richesses et on se permet de multiplier les institutions dont l’impact véritable n’est pas constaté sur le terrain. Quand on se permet d’acheter des véhicules à des centaines de millions pour donner l’impression que c’est le véhicule qui donne la qualité de la ressource humaine. Quand le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) dépose des rapports qui indiquent qu’il y a une très mauvaise gouvernance, qu’il y a une très mauvaise utilisation du dernier public. Quand nous voyons que dans un pays où les mines à exploitation industrielle montent vers une vingtaine, ne venez pas demander à Bassolma Bazié d’accompagner les autorités dans ce mensonge en disant qu’il n’y a pas de ressources », a laissé entendre le nouveau ministre.
La stabilité du fauteuil présidentiel se base sur sa légitimité populaire des actes. Elle se base également sur la mise en place d’actions allant dans le sens de satisfaire les aspirations profondes d’un peuple, a rappelé Bassolma Bazié.
Ajoute-t-il, cela ne sert à rien de s’entourer de chars. Car le pouvoir appartient au peuple et quand le peuple est à bout, rien ne peut le retenir.
Concernant le pouvoir actuel, le leader syndical dit qu’il reste toujours en éveil en matière de la mal gouvernance. « Je ne vais pas changer de ton parce qu’ un autre est venu. Nous avons dit que nous nous adressons aux gouvernants. Si mon propos ou mon ton doit changer en fonction d’un président, c’est que je suis superficiel et incohérent », a indiqué l’ex-secrétaire général de la CGTB. Un homme doit agir sur la base de la confiance, de la constance et de la cohérence, poursuit-t-il.
«Si aujourd’hui Bassolma devient un président, un premier ministre, un ministre ou un directeur, il doit comprendre qu’au nom de l’exemplarité dont se nourrit la jeunesse pour pouvoir diriger le pays après lui, il se doit d’êtes correct », argue l’enseignant .
Pour lui, lorsqu’une personne occupe un poste de responsabilité et qu’elle est citée dans une affaire de malversation. Elle ne doit pas attendre que la justice vienne l’interpeller. Elle doit déposer sa démission et aller répondre à la justice.