Une trentaine de ceux qui ont incendié les maquis et bars à Beguedo, dans la province du Boulgou (région du Centre-Est), ont été mis aux arrêts par la Police nationale, sur instruction du Tribunal de grande instance de Tenkodogo, selon un communiqué publié ce 5 avril 2022. D’autres personnes qui ont pris part au vandalisme et à l’incendie des maquis sont toujours recherchés.
Par Nicolas Bazié
Ils étaient une cinquantaine de personnes à faire irruption dans plusieurs maquis de Beguedo dans la région du Centre-Est (Tenkodogo), quelques temps après qu’ils aient appelé les tenanciers de ces débits de boissons à fermer. Les faits, aussi têtus soient-ils, remontent dans la nuit du 30 au 31 mars 2022.
Ce jour-là, actes de violence, de vandalisme, de destruction et d’incendie de bars ont marqué le passage de ce groupe d’individus. Cependant, l’on n’a pas enregistré une perte en vie humaine.
Sur la cinquantaine de personnes qui ont posé ces actes pas catholiques, 31 personnes ont été interpellées par la Police nationale, indique un communiqué signé du Procureur du Faso, près le Tribunal de grande instance de Tenkodogo, Charles Coulidiati.
C’est une affaire qui a défrayé la chronique sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook ces derniers jours. Beaucoup de voix se sont levées, pour dire stop à ces comportements, dans un État aussi laïc comme le Burkina Faso.
« Félicitations à la justice pour l’interpellation des présumés auteurs et complices d’actes de vandalisme à Beguedo ! C’est un bon signal dans le sens du respect de l’autorité de l’Etat ! Vous mes parents, vous nous avez vendu aux gourounsi cadeau ! Vous irez méditer à la maison d’arrêt et de correction de Tenkodogo ! Là bas effectivement il n’y a pas d’alcool !», Ironise Abdoul Karim Sango, qui est un fils de la région et ancien ministre de la culture.
Selon le communiqué du procureur Coulidiati, l’enquête suit son cours normal. Il appelle donc « toute personne victime ou témoin des incidents intervenus, à se rendre spontanément au commissariat central de police de la ville de Tenkodogo, aux fins de se faire auditionner».
Rassurant de son engagement ferme à faire respecter l’ordre et la loi, le procureur du Faso Charles Coulidiati « invite la population à recourir aux autorités compétentes, pour le règlement de leurs différends».
En cette nuit du 30 au 31 mars 2022, des croyants « radicaux » ou « fondamentalistes », ont semé la zizanie dans des maquis, à cause dit-on, de « la vente de l’alcool » et de « la présence des prostituées » par endroits.
Plusieurs opinions ont appelé la justice à frapper fort dans ce dossier, pour donner l’exemple et prévenir un éventuel radicalisme ou fanatisme religieux dans le pays.