Depuis la révélation de Bertrand Traoré lors de la CAN des Cadets “Rwanda 2011” les burkinabè rêvent de voir le feu follet porter les Etalons au sommet du football africain. Même si l’attaquant burkinabè revient de blessure, tous les ingrédients semblent réunis pour que Bertrand réalise une compétition de rêve avec les Etalons.
Par Marcel Ye
En dépit des incertitudes liées à son retour de blessure, il y a de bonnes raisons d’espérer voir l’ancien joueur de Chelsea réaliser une CAN exceptionnelle.
Bertrand Traoré a longtemps été perçu comme le leader technique de l’équipe burkinabè ; pour cette expédition, il est aussi considéré comme le leader spirituel, l’âme de cette équipe. Bertrand est aujourd’hui le joueur le plus capé dans l’effectif actuel des Etalons.
Sélectionné pour la première fois en 2012, il a participé à plusieurs phases finales de Coupe d’Afrique (2012, 2015, 2017, présélectionné en 2013). Il est le seul joueur de l’effectif actuel à avoir connu autant d’expéditions.
Et pour la première fois dans une compétition d’envergure, l’ancien joueur de l’Ajax d’Amsterdam va devoir évoluer sans l’influence des anciens, (Pitroipa, Charles, Alain, Bancé…) derrière qui il pouvait encore réfugier certaines contre-performances. Bertrand Traoré le sait, il incarne l’espoir. C’est l’occasion de prouver au public burkinabè que son amour pour le Maillot National n’a pas de limite.
D’ailleurs, le staff technique lui a tendu la perche. L’attaquant d’Aston Villa a été confirmé capitaine des Etalons alors que durant sa longue période d’absence (pour cause de blessure), le brassard avait échu à Issoufou Dayo, qui avait pour le moins assuré son rôle avec une maîtrise totale.
Mais si Kamou Malo et son staff ont voulu redonner le brassard à l’ancien lyonnais, c’est aussi (nous le supposons) pour lui passer un message :«Prenez vos responsabilités cher numéro 10, le peuple vous attend».
Aussi, il faut l’admettre, Bertrand Traoré est indéniablement l’un des footballeurs africains les plus talentueux de tous les temps.
Le potentiel énorme dont regorge l’attaquant burkinabè l’oblige à se surpasser pour se forger un palmarès digne de son talent. Cette CAN est l’occasion de montrer sa maturité et sa volonté de rentrer définitivement dans la classe des grands footballeurs africains.
Enfin, Traoré doit une revanche personnelle à tous ceux qui ont douté de ses qualités. Par moment traité de poltron, Traoré a souvent été relégué sur le banc de touche au profit de joueurs qui n’ont parfois pas la moitié de son potentiel.
Dans son club actuel, le numéro 10 des Etalons ne semble pas figurer dans les premiers plans de l’entraîneur Steven Gerrard. Cette CAN apparaît comme une tribune idéale pour à la fois taire des langues, mais aussi tenter de séduire un grand club européen.
Il est évident, le Burkina n’est pas un favoris de premier plan dans cette 33ème Coupe d’Afrique des Nations, mais la valeur de ses hommes impose que le 11 National rende une copie propre. Le Rang qu’on attribue au football burkinabè doit changer après “Cameroun 2022”. C’est maintenant ou jamais.
