Les acteurs de la sculpture pourront désormais se retrouver autour de la Biennale Internationale de la Sculpture de Ouagadougou (BISO) dont la première édition a ouvert ses portes le mardi 8 octobre 2019 à l’Institut français, et se poursuit jusqu’au 15 novembre prochain. Durant ces semaines d’exposition, le public va admirer plusieurs créations d’artistes sculpteurs. Ce mercredi 9 octobre dans la soirée, un cocktail a été offert aux acteurs de cet évènement par l’Ambassadeur de France au Burkina Faso, dans sa résidence, à Ouagadougou.
Par Siébou Kansié
Ouagadougou, est la capitale du cinéma Africain. C’est donc, le centre de plusieurs évènements culturels panafricains dont le FESPACO (Festival panafricain du cinéma et de l’audiovisuel de Ouagadougou), le SIAO (Salon international de l’artisanat de Ouagadougou), etc. Et depuis le 8 octobre 2019, un autre évènement artistique a été dévoilé. C’est la biennale internationale de la sculpture de Ouagadougou. Elle est une rencontre des acteurs africains de la sculpture, qui se veut un cadre d’échange et d’expositions d’œuvres, une vitrine de valorisation de la sculpture africaine contemporaine.
Cette initiative très bien estimée par Luc Hallade, l’ambassadeur de France au Burkina Faso, permettra selon lui, de promouvoir les créations artistiques et de mettre en place un système économique. Après la cérémonie d’ouverture à laquelle il a participé, le diplomate français a convié les acteurs présents à la Biso à un cocktail ce jeudi 9 octobre à sa résidence à Ouagadougou.
Quel message pour le Burkina Faso à ces heures difficiles qu’il traverse…

C’est une soirée d’échanges entre les artistes, ponctuée d’allocutions et de scènes chorégraphiques. Luc Hallade, en souhaitant la bienvenue à tous au cocktail qui se veut convivial, a remercié les artistes pour cet échange. Et de terminer en relevant que le message pour le Burkina Faso à ces heures difficiles qu’il traverse, doit être celui de paix, d’harmonie, de créativité, de tradition, d’aspiration, … En se montrant ravi de ce qu’il a pu voir le mardi et ce jeudi soir, il a émis son espoir de voir la Biso prospérer.
« La sculpture, c’est l’art de nos ancêtres et nous ne pouvons pas aujourd’hui, ne pas parler de cela. Les artistes africains doivent se réapproprier leur culture, montrer au monde qui nous sommes. Nous sommes intelligents et si nous voulons que le monde nous respecte, nous devons être forts dans l’esprit et nous serons meilleurs partout où nous irons. », a déclaré Léon Nyaba Ouédraogo, initiateur de la Biso.

Comment l’art africain doit reconquérir le marché
Pour Bathélemy Toguo, l’artiste camerounais et membre du jury de la Biso 2019, si l’art africain ne trouve pas de marchés, c’est parce qu’il n’y a pas de projets et de scènes artistiques. Il faut que des musées de civilisations et des résidences d’arts s’ouvrent, que la biennale de Marrakech s’installe, que le festival de Ségou à Bamako s’installe, que des choses se fassent comme la Biso et naturellement, le marché viendra. Il trouve une création très originale en première édition de la Biso 2019.

La soirée s’est terminée par une prestation chorégraphique de trois personnes : une fille et deux jeunes hommes dont un, s’est vêtu de condom. Pour Évariste Tassambedo, l’un des chorégraphes, « leur chorégraphie est en harmonie avec la tenue faite de préservatif de Ticson, l’artiste plasticien Congolais. »
Une chorégraphie dont la thématique parle de la jeunesse en général, qui refuse d’utiliser les préservatifs pour se préserver contre les IST. « Nous avons donc mis en scène un couple qui vit une polémique liée à l’utilisation des préservatifs. Tantôt, c’est la femme qui veut et l’homme ne veut pas…ainsi de suite. C’est ce que traduit le costume de Ticson cousu en condom. »
Le jeune chorégraphe burkinabè explique l’entrée en scène très bien appréciée par les invités au buffet : « Nous avons commencé par une entrée pour installer l’histoire de ce que les uns et les autres vivent tous les jours avec l’utilisation des préservatifs. Vous avez vu la fille qui est arrivée, ensuite le garçon. Il y a eu la rencontre, et par la suite, le problème de rapports sexuels s’est posé. C’est ce que nous vivons tous les jours. »
Il éclaire également la chute de la scène, très bien applaudie par les participants : « À la fin, nous nous sommes tous mis ensemble avec Ticson habillé en préservatif pour signifier que la fille est arrivée à convaincre le jeune homme par rapport à l’utilisation des préservatifs. »

La BISO est l’initiative de l’artiste et photographe burkinabè, Léon Nyaba Ouédraogo et du responsable des ventes d’arts contemporains de la maison de Piasa, le Français Christophe Person. Léon Nyaba Ouédraogo dit avoir créé cet évènement pour combler un trou, une négligence qu’il a constatée au niveau de la sculpture. Il invite tout le monde à l’Institut français, pour admirer les créations des artistes sculpteurs africains, à cette biennale internationale de la sculpture de Ouagadougou, qui ferme ses portes le 15 novembre 2019.