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Bobo-Dioulasso: la caravane de la paix et de la cohésion sociale « Jam » invite les burkinabè au dialogue

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La caravane de la coalition Jam est arrivée à Bobo-Dioulasso, le vendredi 22 janvier dernier, pour la sixième et avant dernière étape de cette tournée dédiée à la paix et la cohésion sociale. Elle a tenu, samedi 23 janvier 2021, à la maison de la culture de Bobo-Dioulasso, un forum sous le thème : « rôles et responsabilités des leaders d’opinion dans la quête de la paix et de la cohésion sociale », à l’image des étapes précédentes. Le forum a connu la participation des autorités administratives locales, coutumières et religieuses et des représentants des chasseurs traditionnels dozo. Il s’agit notamment de Antoine Atiou, gouverneur de la région des Hauts-Bassins, de Lamine Soulama, haut-commissaire de la province du Houet et de Sidi Sanogo, directeur de cabinet du maire de Bobo-Dioulasso. Étaient aussi présent, El Hadj Issiaka Sanou, Imam de la grande mosquée de Dioulassoba, représentant la communauté musulmane et le Douguoutigui Finnimin Simon Pierre Sanou, chef du village de Dioulassoba, représentant les chefs coutumiers. Ils étaient tous réunis pour fédérer leurs idées, afin de trouver des solutions pour la consolidation du vivre ensemble et de la cohésion sociale.

 

Par Etienne Sanon, de retour de Bobo- Dioulasso

C’est par une minute de silence à la mémoire de tous les disparus du fait de la violence, que s’est ouvert le forum de l’étape de Bobo-Dioulasso. Les participants sont venus de toutes les provinces de la région des Hauts Bassins:( Tuy, Kénédougou et Houet). Des délégations sont venues d’autres provinces notamment : le Noumbiel dans la région du Sud-Ouest et la Comoé dans les Cascades.

Coalition Jam Dialogue
El Hadj Moussa Cissé, président de la coalition Jam prononçant son discours devant les participants au forum

D’emblée, le président de la coalition Jam El Hadj Moussa Cissé a expliqué que l’initiative de la caravane a pour but « d’aider notre très cher pays à sortir des situations malheureuses qui affectent gravement notre paix et notre vivre-ensemble depuis ces dernières années. »Pour lui, la contribution des leaders communautaires présents à ce forum « est très capitale » pour l’atteinte des objectifs fixés par la coalition. Il ajoute qu’ils sont « ceux que les autres populations regardent, écoutent et suivent ».Ainsi, le président de la coalition Jam les a invités à « être de véritables ambassadeurs de la paix et la cohésion sociale dans leur différent milieu de vie et de travail ».

Ensuite le forum a été ponctué par deux communications, celles d’Oumarou Moné, de Yacouba Niankara et par des travaux en atelier suivie d’échanges entre les participants. Pour El Hadj Oumarou Moné, imam du CERFI et recteur des mosquées du CERFI de Bobo- Dioulasso, il est important de s’accepter tel que Dieu nous a crée car « c’est un havre de paix que nous allons cultiver. Il faut élaborer et diffuser des messages de paix et de cohésion sociale dans les lieux de cultes » et « organiser des journées communautaires et religieuses ».Il suggère: «la création d’un cadre regroupant toutes les religions à travers une faitière. »

Le second communicateur l’imam Yacouba Niankara, rappelle qu’: « apprendre la religion à l’enfant, c’est aussi lui apprendre le vivre-ensemble. »Son souhait est que « le burkinabè ne soit pas l’ennemi du burkinabè ».Même souhait formulé par les participants qui invitent les populations à privilégier le dialogue dans le traitement de leurs différends. Pour eux, il faut éviter la stigmatisation, le complexe de supériorité et le repli identitaire.

Des recommandations pour renforcer le vivre ensemble et la cohésion sociale                                                                                        

Les participants du forum demandent aux autorités de promouvoir les mécanismes traditionnels de résolution de conflit et valoriser le statut des chefs coutumiers et des leaders religieux. En outre, ils recommandent la suppression des groupes d’auto-défense Koglwéogo et des VDP ; et également œuvrer au contrôle des médias sociaux et au retour des exilés politiques entre autres.

Quant aux acteurs politiques, les participants demandent à toujours privilégier l’intérêt supérieur de la nation et éviter la manipulation des populations à des fins politiques. Lamine Soulama, Haut-commissaire de la province du Houet a salué l’initiative de la coalition Jam, car selon lui, le gouvernement « seul ne peut pas tout faire ». Il a par ailleurs rassuré que les recommandations de la déclaration de Bobo-Dioulasso seront transmises à qui de droit.

Les organisateurs de la caravane se disent satisfait à cette étape des tournées. C’est le cas de Kadiata Diallo, porte-parole de la coalition. Elle dit être « confiant qu’à l’issue de la tournée de la caravane, la paix reviendra au Burkina Faso ». Pour la conserver, Sebgo Rakiswendé Sidibé, membre de la coalition appelle à l’union entre les burkinabè, parce que « nous sommes un et indivisible », a-t-il souligné.

Bobo dioulasso coalition Jam dialogue vivre ensemble

Des changements positifs sont déjà observés dans les localités visitées par la caravane concernant le problème du vivre-ensemble, explique Chouahib Diallo, Secrétaire général de la coalition Jam. Finnimin Simon Pierre Sanou, chef du village de Dioulassoba pense que « tant qu’il y a l’amour entre les burkinabè, la paix règnera au pays ».

Pour que la paix et la cohésion sociale soient une réalité au Burkina Faso, il faut d’abord que « tous les fils et les filles du pays sachent raison garder » selon Daouda Ouattara, représentant la communauté Dioula à ce forum. Souleymane Ouattara, chasseur traditionnel dozo, veut que « les burkinabè soient unis et que personne n’offense son prochain. ».« Aucun burkinabé n’est l’ennemi de son prochain, nous sommes tous du même père et de même mère, sur cette terre du Burkina Faso », réplique El Hadj Mahama Sanou, président de la communauté musulmane de Bobo- Dioulasso. Il a foi que si les burkinabè s’approprient cette vision et mettent en avant le dialogue, « nous auront la paix tant recherchée ».

L’étape de Bobo- Dioulasso, un cadre pour valoriser la parenté à plaisanterie

Au cours du forum à Bobo- Dioulasso, El Hadj Moussa Cissé, président de la coalition Jam (un peuhl) a reçu de la part de ses hôtes du jour (les bôbô) du chitoumou, des chenilles de karité, comme présent. En retour, le président de la coalition a offert du lait aux bôbô, au nom de la parenté à plaisanterie qui existe entre ces deux ethnies. Un geste très apprécié par Antoine Atiou, gouverneur de la région des Hauts- Bassins, un signe de cohésion sociale, selon lui.

Bobo Dioulasso coalition JamEn marge de cette activité, une délégation de la caravane de la coalition Jam, sous la houlette de son president El hadj Moussa Cissé, a rendu visite à El Hadj Sidiki Sanon,chef de canton des bôbô mandaré et El Hadj Siaka Sidibé, chef de la communauté peuhl à Bobo- Dioulasso.

La caravane a reçu en ces lieux, les conseils et bénédictions des différents chefs, pour mener à bien le reste de la mission qu’elle s’est assignée. Après l’étape de Bobo- Dioulasso, la caravane de la coalition Jam pour la paix et la cohésion sociale bouclera sa tournée le 6 février 2021 à Ouagadougou, dans la région du centre. Celle de Bobo- Dioulasso fait suite à une série de tournée à travers le Burkina Faso entreprise depuis le 19 décembre 2020.

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