Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Pr Adjima Thiombiano, a annoncé le mardi 12 novembre 2024 à Ouagadougou au cours d’une conférence de presse, que 61 filières universitaires ont été normalisées. Cette avancée résulte d’un travail intensifié mené pendant les deux mois de vacances, soit d’août à septembre 2024.
Depuis plusieurs années, le système universitaire burkinabè fait face à d’importants défis, notamment la surpopulation estudiantine, le manque d’infrastructures et de ressources humaines, ainsi que les crises sécuritaires.
Faisant le point des retards dans les universités publiques, le ministre de l’Enseignement supérieur, Pr Adjima Thiombiano, a déclaré que certaines universités cumulaient près de trois années de retard académique. « Nous avions des universités accusant plus de 30 mois de retard », a-t-il souligné, précisant que ces retards étaient dus à plusieurs causes dont les grèves. « Les grèves ont contribué à plomber les efforts de résorption des retards dans nos universités », a affirmé le ministre Thiombiano.
Pour y faire face, « un dispositif a été mis en place pour garantir des statistiques fiables et poursuivre les activités académiques pendant les deux mois de vacances », a expliqué le ministre. « Grâce à ces mesures et à l’engagement des acteurs, des résultats substantiels ont été obtenus », a-t-il ajouté.
En effet, 81,3 % des filières sont désormais à jour, avec 261 sur 321 filières normalisées. Cependant, 60 filières restent encore en retard, représentant 18,7 % du total, permettant ainsi aux nouveaux bacheliers de commencer leur année universitaire sans retard.
L’effort pour résorber ces retards a été particulièrement marqué pendant la période des vacances. Sur les 61 filières normalisées durant cette période, 38 l’ont été au cours de l’année académique 2023-2024, et 23 autres ont été mises à jour pendant les deux mois de vacances, représentant ainsi 38,36 % du total des filières normalisées.
Le ministre a également salué l’implication des acteurs de l’enseignement supérieur, en précisant que les enseignants n’ont pas perçu de rémunération pendant ces deux mois de travail intensif. « Les enseignants n’ont pris un seul franc pendant cette période », a-t-il précisé, avant d’ajouter que des mesures d’accompagnement ont été mises en place pour les étudiants, telles que la réhabilitation des infrastructures pédagogiques, la mise en service de la plateforme numérique Campus Faso et le renforcement du personnel académique, avec notamment la dotation d’ordinateurs portables aux chefs de département et la connexion Internet dans les Institutions d’enseignement supérieur et de recherche (IESR).
Il a encouragé les acteurs, en particulier les étudiants, à faciliter cette dynamique de normalisation. « Nous appelons les étudiants à faire preuve de compréhension et de soutien pour que cette normalisation soit durable », a-t-il souligné.
« Nous nous réjouissons de cette performance inégalée des acteurs et rendons hommage aux enseignants-chercheurs, aux enseignants hospitalo-universitaires, aux chercheurs, au personnel ATOS, aux étudiants et à toute l’administration », a ajouté le ministre. Toutefois, certaines filières restent préoccupantes, notamment à l’Université Joseph Ki-Zerbo, où des retards et chevauchements existent encore dans des disciplines telles que la philosophie, l’histoire, la sociologie et la psychologie. Il a également indiqué que le recrutement davantage d’enseignants demeure un défi.
Rappelant l’historique des mesures prises depuis 2012, incluant le Comité ad hoc de réflexion et les états généraux de l’enseignement supérieur en 2013, le ministre Thiombiano a affirmé l’engagement continu de son ministère pour assurer une normalisation complète des filières, espérant que les efforts déployés pour les infrastructures et l’encadrement permettront d’atteindre cet objectif.