Dans le cadre de la commémoration du 9e anniversaire de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014, le Balai Citoyen a organisé une conférence publique le mardi 31 octobre 2023 à Ouagadougou, sous le thème : « le MPSR et les acquis de l’insurrection populaire de 2014 : consolidation ou remise en cause ? ».
Cette conférence a été l’occasion pour le chargé à la mobilisation du balai citoyen, Ollo Kambou et le journaliste Inoussa Ouédraogo de mettre en exergue les acquis de l’insurrection avant de déplorer les velléités de leur remise en cause sous le MPSR.
En effet, Ollo Kambou, explique que l’insurrection d’octobre 2014 présente des acquis à deux niveaux à savoir au plan des principes de l’Etat de droit et au niveau des réformes législatives.
S’agissant des principes de l’État de droit, Ollo Kambou évoque d’une part le renforcement de l’esprit d’organisation et de lutte du peuple burkinabè.
Et d’autre part, le renforcement d’une certaine conscience collective citoyenne qui s’est «manifestée par la résistance au coup d’État de 2015.»
Quant aux réformes législatives, le chargé à la mobilisation du balai citoyen note qu’il y a eu près de 106 lois qui ont été adoptées sous la transition de 2014 dont la loi anti-corruption sur le délit d’apparence et la loi sur le bail locatif.
Des velléités de remise en cause des acquis selon Kambou, l’avènement même du MPSR est une remise en cause des idéaux de l’insurrection.
Et pour s’en convaincre, il affirme que c’est avec le MPSR que : « nous avons connu la catégorisation des Burkinabè notamment ceux qui sont patriotes et les autres apatrides». Une façon de «faire qui remet en cause l’unité nationale» souligne-t-il.
Au niveau de l’indépendance de la justice, M. Kambou rappelle la descente «musclée» des militaires au tribunal et la venue de Blaise Compaoré au Burkina en toute impunité.
« Aucune dictature ne pourrait nous conduire vers l’émancipation et le progrès social» déclare pour sa part le second panéliste, Inoussa Ouédraogo.
Il poursuit en ces termes : «Je dis oui, si ce sont nos droits, nous pouvons les renoncer mais le devoir citoyen de critiquer, de donner son avis sur la gestion de son pays y compris en temps de guerre, nous ne devons pas renoncer à ce combat.»
De plus, Inoussa Ouédraogo soutient que « nous devons taire nos divergences car notre génération est très divergente.» Il conclut : « Le moment est venu pour nous de nous unir pour sauver notre pays»