Des déplacés internes de la ville de Tougan, chef-lieu de la province du Sourou vivent dans des habitations délabrées et exiguës que la saison de pluie aggrave. Leur situation s’aggrave en cette session de pluie. Libreinfo.net a fait le constat le 17 août 2023 sur des sites abritant ces personnes qui ont fui l’insécurité dans leurs localités.
Par Brice Alex, Correspondant dans le Sourou
La saison des pluies est particulièrement une période difficile pour les Personnes déplacées internes ( PDI) de Tougan dans la province du Sourou qui vivent dans les logements spontanés.
Entre mauvais état, exiguïté des logements, difficulté à solder les loyers, et besoins alimentaires, ces déplacés internes n’attendent que de l’assistance.
Alassane, originaire de Dounkou déplore le mauvais état de l’habitat spontané fait de bâche offert par les services de l’action humanitaire où loge sa famille depuis maintenant deux ans : « Je suis ici, il y a deux ans. Ma maison coule. Nous avons reçu deux bâches de l’action sociale. Mais actuellement, c’est déchiré. Et lorsqu’il pleut, l’eau y pénètre ».
Il poursuit : « La pluie d’hier (16 août, ndlr) a été très forte et la maison était remplie d’eau. Nous étions debout toute la nuit. Finalement, nous avons fait sortir nos effets».
Pour Tombo , sa maison est non seulement en mauvais état mais aussi exiguë pour sa famille d’une dizaine de membres : « Nous sommes dix personnes à occuper cette maisonnette. Nous sommes vraiment serrées ici. Nous souffrons énormément en ces temps de pluie ».
Il se lamente : « Le logement que nous occupons est en mauvais état et l’eau y pénètre par le toit. Nous nous abritons sous une bâche depuis l’an passé. Et elle est en très mauvais état actuellement et nous sommes aussi nombreux dans la même maison. Nous voulons vraiment de l’aide ».
Quant à Adama, en location depuis deux ans, il éprouve des difficultés pour payer le loyer. « Je suis en location. J’ai vraiment des difficultés pour payer le loyer. Actuellement c’est très compliqué. Aussi, mon enfant est gravement malade et je l’ai emmené à l’hôpital pour des soins. » « Il faut qu’on m’aide sinon c’est très difficile » plaide-t-il.
Les doléances des déplacés internes
« La plupart du temps nous sommes sans activité, puisqu’on ne peut pas aller travailler au champ. Nous avons besoin d’argent et de la nourriture», lance Mori à l’endroit des autorités et des services humanitaires.
Le souci majeur chez Noufou, en cette période de soudure, c’est le besoin alimentaire pour sa famille, car n’ayant par bénéficié d’assistance cette année.
« C’est depuis l’année passée que j’ai reçu des vivres de l’action sociale. Cette année, je n’ai rien reçu. Nous en manquons actuellement.»
Zalissa, dépassée par les événements souhaite ardemment une accalmie de la situation sécuritaire pour rejoindre , Louta son village d’origine : « Nous voulons la fin de cette situation. Depuis que nous sommes ici, nous avons beaucoup de besoins. C’est vrai qu’on nous aide souvent mais, nous sommes nombreux et les dons ne nous suffisent pas».
Tougan, chef-lieu de la province de Sourou a accueilli plusieurs vagues de PDI depuis ces dernières années. Les premiers ayant bénéficié de l’assistance humanitaire des services étatiques , ONG et particuliers, sont encore dans le besoin, du moins pour l’instant
