Le ministère de la Sécurité a présenté, le 8 avril 2025 à Ouagadougou, un système de pointage des arrivées et des départs des agents du Service des passeports et les avis des usagers du service public.
Jules Kadher Kaboré, fondateur de Sank Business, est le concepteur de cette technologie dénommée « Kasset Tuumdé », (travail de témoignage, en langue mooré ndlr).
C’est un système de pointage des arrivées et des départs des agents développé en collaboration avec le ministère de la Sécurité. Il a trois fonctionnalités dont la première permet de savoir à quelle heure les agents arrivent au Service des passeports et à quelle heure ils repartent.

Ainsi, à leurs arrivées, les agents doivent pointer c’est-à-dire qu’ils se présentent devant l’appareil installé à l’entrée et ce dernier, par reconnaissance faciale, note tout le monde.
L’autre volet de cette technologie est la gestion des congés des agents du public. «Kasset Tumdé » permet donc de savoir qui n’est pas venu ou, du moins, ne vient pas au service et pourquoi cette absence.
Enfin, le système recueille aussi l’avis des usagers qui peuvent apprécier la qualité du service public. S’il arrive qu’un usager se plaint d’un mauvais traitement, « Kasset Tumdé » permettra de connaître l’agent qui est à la base du mécontentement de l’usager.
Améliorer la qualité du service public
C’est avec enthousiasme que Jules Kadher Kaboré a présenté les contours de la technologie au ministre de la Sécurité Mahamadou Sana et à son directeur de cabinet Emmanuel Zongo.

« Il faut qu’ensemble nous améliorons la qualité du service public », déclare le jeune Burkinabè vivant aux États Unis d’Amérique. Selon lui, « c’est très intéressant, peu importe ton âge, peu importe ton ethnie, quand tu te fais servir par un agent de l’État, que ce service soit de qualité ».
« En proposant cette technologie à l’État, Jules Kadher Kaboré a répondu à l’appel du chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré », indique le ministre Mahamadou Sana qui semble bien apprécier le fait que le système permet de recueillir les avis des usagers.
« Il permet de détecter les agents qui se sont mal comportés avec les usagers parce qu’à ce niveau, on a une idée de qui a fait quoi, qui a fourni un service satisfaisant ou pas. L’usager a-t-il été bien accueilli ? Est-ce qu’il est satisfait de l’offre de service ? Tout cela ressort », indique le ministre Sana.

D’après lui, cela permet aussi aux décideurs de prendre des mesures, soit des félicitations parce que l’agent a bien travaillé, soit des sanctions pour pouvoir également corriger ce qui n’a pas été bien fait.
« Je pense que l’outil résume plus ou moins notre vision parce que nous avons reçu des instructions qu’au niveau de l’administration publique, on puisse améliorer tout ce qui est offre de service. Alors, nous l’avons accepté en termes de phase pilote au niveau du Service des passeports et également au niveau du Commissariat central de Ouagadougou pour tester le dispositif», a dit le ministre de la Sécurité.
Et de poursuivre : « Aujourd’hui, nous sommes au niveau du Service des passeports parce que c’est un service qui regorge beaucoup de demandeurs de services, notamment la demande de passeport. Et nous ne doutons pas que cet outil va venir améliorer l’offre de services ici ».
Construire un Burkina meilleur avec toutes les intelligences
C’est un outil fabriqué par un Burkinabè, mis en œuvre par des Burkinabè et exploité par des Burkinabè. De quoi réjouir le patron du département de la Sécurité qui relève que « c’est la seule condition et la seule manière de s’en sortir en termes d’amélioration d’offre de services ». Il espère pouvoir implémenter cela dans tous les services du ministère de la Sécurité.
Mahamadou Sana a surtout félicité le concepteur, Jules Kadher Kaboré, qui est, à la base, un programmeur, un développeur de solutions technologiques. Il lance un appel à tous les jeunes Burkinabè, où qu’ils soient, d’emboîter le pas à M. Kaboré. « Il est aux Etats-Unis mais il est venu nous proposer quelque chose », a fait savoir le ministre qui espère le voir proposer d’autres technologies.
« Cet appel, c’est pour que tous ces jeunes viennent avec toutes les intelligences possibles pour qu’ensemble, nous puissions voir comment nous construisons un Burkina meilleur », conclut-il.