Au Burkina, pour combler le besoin de financement à moindre coût et atténuer les risques majeurs du portefeuille de la dette existante, quatre stratégies ont été définies afin d’évaluer l’impact du choix de financement sur la période 2024-2026. C’est, du moins, ce qui ressort d’un rapport du ministère de l’Économie et des Finances intitulé « Stratégie de gestion de la dette à moyen terme 2024-2026».
Par Nicolas Bazié
L’État burkinabè semble prendre à bras-le- corps le besoin de financement et les risques majeurs du portefeuille de la dette existante. D’où l’élaboration de quatre stratégies majeures pour y faire face sur la période 2024-2026.
Primo, les autorités ont pensé à ce qu’elles ont appelé « stratégie statu quo ou en cours». Elle consiste à faire une répartition de la dette publique en financement intérieur (80%) et en financement extérieur (20%) « avec un maintien des instruments de la dette existante dans des proportions quasi identiques», indique le rapport du ministère de l’Économie et des Finances intitulé « Stratégie de gestion de la dette à moyen terme 2024-2026».
Selon ledit rapport, cette stratégie implique la poursuite du recours à l’endettement intérieur pour pallier l’insuffisance des ressources concessionnelles extérieures. « Les instruments de dette intérieure de longues maturités sont privilégiés», lit-on.
Secundo, l’État envisage un emprunt extérieur non concessionnel d’un milliard d’euros, soit environ 650 milliards de francs CFA à décaisser en 2024 et en 2025. « Cela implique la poursuite des discussions avec certains partenaires proposant des financements via des fonds d’investissement », peut-on toujours lire dans le rapport en question.
Tertio, la stratégie élaborée consiste en « un recours quasi-exclusif au financement intérieur axé sur la finance islamique et les financements participatifs». Le rapport indique que cette stratégie pourrait permettre au Burkina de tirer parti de ces nouveaux mécanismes de financement déjà expérimentés par certains pays de la sous-région.
La quatrième stratégie prévue par les autorités burkinabè vise à simuler «un recours quasi-exclusif aux financements extérieurs». Il faut entendre par financement extérieur, un mode de financement auquel l’État peut recourir sans utiliser sa trésorerie. En d’autres termes, faire entrer de l’argent de l’extérieur pour financer un investissement ou un besoin.
À noter que la dette publique burkinabè s’élève à 7 354,54 milliards de FCFA à fin juin 2024, contre 6 946,52 milliards de FCFA à fin décembre 2023, soit une hausse de 5,9 %, selon un bulletin statistique de la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP).
et encours ( montant à une date donnée des décaissements de dette non encore remboursés ou annulés, ndlr), est constitué, ce selon le bulletin, de 43,0 % de dette extérieure et de 57,0 % de dette intérieure.