Près de 300 véhicules chargés de marchandises diverses sont arrivés dans la commune de Bourzanga, province du Bam, région du Centre-Nord du Burkina, le 12 mars 2023. Le lendemain de ce ravitaillement, les populations « affamées » ont pris d’assaut les boutiques pour s’approvisionner en vivres, selon le témoignage d’un habitant joint par Libreinfo.net.
Par Daouda Kiekieta
La commune de Bourzanga a accueilli des déplacés internes venus notamment de Namissiguia et de Pobé-Mengao. La commune est sous blocus des groupes armés terroristes depuis plusieurs mois. Maintes fois, les groupes armés terroristes ont tenté d’attaquer le camp militaire de la localité, seul espoir des populations.
Le lendemain du ravitaillement de la commune, soit le 13 mars 2023, les « populations affamées et isolées » ont pris d’assaut les lieux de vente de céréales. « Nous sommes dans la joie, les gens ont occupé leur journée par l’achat des vivres qui sont arrivés dans la soirée du dimanche 12 mars » a témoigné un habitant de Bourzanga qui a requis l’anonymat.
Selon cet habitant joint au téléphone, la forte demande en vivres a fait grimper les prix des céréales dans le marché de Bourzanga : « Ce matin, j’ai acheté un sac de mil de 100 kg à 42 000 F.CFA. Sur place, j’ai vu certains acheter la même quantité à 37 500 F.CFA et d’autres à 50 000 F.CFA. Le bol de riz, équivalent à 2 kg, est vendu à 1250 F.CFA. J’en ai acheté deux à 2500 F.CFA » a affirmé mon interlocuteur.
Bourzanga toujours sous blocus
A en croire mon interlocuteur, il reste tout de même toujours difficile de sortir au-delà d’un kilomètre de la commune. « Nous espérons que les récentes opérations de l’armée permettront de libérer la localité» souhaite-t-il avant d’ajouter que la situation s’est néanmoins améliorée parce que « les coups de feu qui résonnaient partout ont actuellement cessé .»
Dix mois plus tôt, en mai 2022, le détachement militaire de Bourzanga avait enregistré une attaque perpétrée par des terroristes « venus en grand nombre et lourdement armés ». Cinq soldats avaient perdu la vie et 10 autres avaient été blessés lors de cette attaque. Dans la riposte, 35 terroristes avaient été abattus et un important lot de matériel saisi.
Au lendemain de cette attaque, le chef de l’Etat d’alors, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, avait effectué une visite dans la localité pour saluer la « bravoure et l’engagement des hommes face à la puissance de feu d’un ennemi lourdement armé.»
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