Le nombre du cheptel de la région du Centre-est est en train de diminuer considérablement du fait de la migration forcée des éleveurs, selon un agent de la Direction des ressources animales.
Par Idrissa Barry
Au cours d’un atelier ténu le 17 novembre dernier à Tenkodogo, chef-lieu de la région, par l’association Semfilms, sur la problématique du « pastoralisme, les conflits fonciers et la cohésion sociale », les différents acteurs issus des services étatiques, des organisations des producteurs (agriculteurs et éleveurs) ainsi que des coutumiers et religieux ont relevé les différentes contraintes qui entravent la coexistence pacifique entre certains acteurs du monde rural.
A titre d’exemple, il est ressorti que dans le cadre de la célébration de la fête nationale du 11 Décembre 2019, la ville de Tenkodogo a connu une extension de plusieurs kilomètres de part et d’autre. Les autorités ont attribué des parcelles et les heureux bénéficiaires ont construit des maisons à perte de vue.
Ce qu’on ne dit pas, c’est que ces espaces étaient traversés par des pistes à bétail qui datent de très longtemps, pour accéder aux marchés à bétail. Ces pistes à bétail ont été détruites, occupées par d’autres acteurs avec la complicité des services de l’Etat.
Pour aller en transhumance ou pour aller aux marchés pour vendre leurs animaux, les éleveurs sont obligés de longer les voies bitumées, avec tout ce que cela comporte comme risques d’accidents avec les usagers de ces voies.
Les animaux qui quittent Pouytenga pour Tenkodogo ou Tenkodogo pour Bittou sont obligés de suivre l’itinéraire de la route nationale, explique un agropasteur qui regrette que l’Etat soit négligeant, sinon complice dans la marginalisation des éleveurs et de leur activité.
C’est pourquoi, il se réjouit de la tenue de cet atelier à Tenkodogo : « Nous les éleveurs, on est très satisfait parce que pour une des rares fois, on a un cadre de rencontre pour parler de nos problèmes avec d’autres acteurs, pour explorer des pistes de solutions pour un mieux vivre-ensemble. », confie-t-il.
A l’instar des autres participants à la rencontre, issus des services publics comme de la société civile, il appelle de tous ses vœux l’organisation d’un débat national sur le monde rural pour redéfinir un nouveau contrat social entre les différents acteurs qui y vivent.
C’est aussi le souhait de Abdoulaye Diallo, responsable de Semfilms. Mais en attendant, il exhorte les acteurs au niveau local à pérenniser ce cadre de rencontre pour continuer à se parler et être en capacité de résoudre leurs problèmes.