Le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina a présenté la recommandation portant sur la conduite des émissions d’expression directe ce vendredi 10 mars 2023 à Ouagadougou. Cette réglementation envisage de pallier les manquements et de contribuer à la sauvegarde de la cohésion sociale.
Par Joël Thiombiano
C’est une règlementation adoptée en vue de faire barrière aux réactions de certains individus qui sabotent la lutte contre le terrorisme. Elle a été prise après une réunion entre les organes régulateurs de médias, les responsables de médias et les animateurs des émissions d’expression directe, le 12 janvier 2023. Adoptée par le Conseil supérieur de la communication (CSC), la recommandation regroupe un certain nombre de directives à suivre afin de préserver l’intégrité du territoire.
La recommandation vise spécifiquement les journalistes et les promoteurs de médias qui sont appelés à suivre les directives pour éviter toutes sanctions. Les journalistes, sont appelés, entre autres, à privilégier des thèmes contribuant à la recherche de la paix et de solutions à la crise sécuritaire, à l’engagement citoyen, au civisme et aux valeurs démocratiques et républicaines.
Il leur est recommandé également d’opérer des choix adaptés et pertinents des invités sur les plateaux de débats et d’interrompre immédiatement à l’antenne les intervenants indélicats, notamment ceux dont les propos portent atteinte à la cohésion sociale et à la paix.
Quant aux promoteurs de médias, ils ont été appelés à confier les émissions aux journalistes et animateurs professionnels, de veiller à la préparation effective de chaque émission par une équipe technique sous la responsabilité du directeur de station et du rédacteur en chef et de mettre en place un dispositif de retardement de voix afin d’éviter la commission des manquements en direct conformément aux décisions.
Pour M. Abdoulazize Bamogo, le président du Conseil supérieur de la communication (CSC), la recommandation a été adoptée en vue d’éviter des agissements allant à l’encontre des principes de vie de la nation. Ces textes vont désormais servir à la régulation des médias et vont permettre à tous les communicants de penser à la vie de la nation à chaque instant dans les émissions.
« Les émissions d’expression directe constituent des espaces des libertés d’expression. Mais dans ce contexte difficile, elles présentent de grands dangers pour la cohésion sociale et la paix, si elles ne sont pas organisées avec rigueur et responsabilité », a expliqué le président du CSC.
Au regard de la situation du pays, pour le président du CSC, il faut désormais adopter des comportements qui vont permettre au pays d’être plus fort et non adopter des activités qui fragilisent davantage.
«Aujourd’hui, au regard de la fragilité, si nous ne faisons pas attention, ces petits éléments qui nous paraissent anodins peuvent causer de graves dommages à notre pays. (…) Il s’agit de réfléchir ensemble pour voir comment faire pour préserver notre pays, parce que les radios, les médias de la République ne peuvent pas être utilisés contre le pays » a-t-il ajouté.
Le CSC exhorte les utilisateurs des réseaux sociaux à prendre conscience de leurs actions sur la vie de la nation. « Chacun de nous doit savoir qu’il est responsable de la stabilité dans notre pays, de la cohésion dans notre pays. Ce que chacun de nous dit sur les réseaux sociaux peut aider et peut détruire notre pays » a indiqué M. Abdoulazize Bamogo, President du CSC.
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