Situé à une quinzaine de kilomètres de Bobo Dioulasso, deuxième ville et capitale économique du Burkina, le village de Kôrô est perché sur une colline, dans les rochers et difficile d’accès. Il est habité par des populations autochtones, les Bôbô, forgerons jouant le rôle de médiateurs et les Dioula, commerçants.
Par Batchana Abdoul-Aziz Sanou, Correspondant Houet
Historique de Kôrô
Autrefois implanté au pied de la colline, le village avait été déplacé en hauteur, sur la colline pour des raisons sécuritaires. Plusieurs fois surpris par des attaques ennemies, c’est le guerrier du nom de Gurenou Sanou qui eut l’idée de faire monter le village sur les collines pendant la guerre de Samory Touré afin de pouvoir apercevoir l’ennemi de loin et de se préparer en conséquence.
Organisation du village perché de Kôrô
« Kôrô signifie l’ancienneté, la tradition » selon M. Jules Sanou, guide touristique qui nous donne des informations sur le site.
Au village perché de Kôrô, explique-t-il, la chefferie est réservée uniquement aux autochtones, les Bôbô.
Les forgerons sont des médiateurs et sont surtout chargés de régler les conflits entre les habitants du village. Ils ne peuvent aucunement être rois.
Les Dioulas, eux, non plus, ne peuvent devenir chefs à Kôrô. Leurs occupations principales, c’est le commerce. Ils sont les acteurs clés du secteur économique du village.
Il y a également des peuls à Kôrô mais ces derniers ont leurs habitats en bas de la colline. Cela est dû au manque d’eau en hauteur pour leurs animaux, eux qui sont éleveurs.
Les interdits à Kôrô
Comme tout autre village, à Kôrô, il existe des interdits. En effet, à Kôrô, précise le guide Sanou, il n’est pas permis aux étrangers de tutoyer les habitants du village. Il est également interdit de se renseigner sur le cimetière du village. L’arbre à palabre est réservé strictement aux hommes et est interdit d’accès aux femmes, même en cas de conflit conjugal.
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