Le Centre coordonné d’Observation de la sécurité Électorale des femmes (COSEF), a dressé le bilan général de sa participation à l’observation des élections du 22 novembre 2020. Il se dégage un satisfecit, malgré des incidents relevés dans certains lieux. Ce bilan a été communiqué à la presse ce mardi 24 novembre 2020 à Ouagadougou. Le COSEF a formulé plusieurs recommandations à prendre en compte pour une meilleure organisation des processus électoraux à venir.
Par Tatiana Kabore et Rama Diallo, stagiaires
Le dimanche 22 novembre, se sont tenues les élections couplées au Burkina Faso. Ce scrutin s’est déroulé dans une atmosphère relativement calme, malgré la situation sécuritaire et sanitaire.
Le COSEF à travers la cellule de veille électorale, a coordonné les activités de ses 400 observatrices et observateurs déployés à travers le pays pour observer le scrutin.
Du point de ses observateurs électoraux, il ressort que le taux d’enregistrement des femmes est de 46,93%, soit un total de 3 039 620 femmes inscrites contre 3 450 542 hommes. Pour la participation des femmes en tant que candidates à l’élection présidentielle, le centre note un taux décroissant d’environ 29 à 8%.
Le COSEF relève dans la campagne électorale et l’accès des femmes aux médias, l’égal accès de tous les candidats aux médias publics, conformément aux dispositions du code électoral.
Les incidents et insuffisances relevés pendant le scrutin
Le centre dit constater au cours du scrutin, des altercations entre membres des bureaux de vote et les représentants des partis politiques venus donner des consignes de vote à des électeurs.
Malgré l’interdiction formelle d’utiliser des téléphones portables dans l’isoloir, les observateurs ont constaté l’utilisation de ces outils de communication dans l’isoloir sous le prétexte du faible taux d’éclairage.
Il a également relevé l’ouverture d’une urne scellée par une secrétaire d’un bureau de vote sans attendre l’ensembles des membres. Le report des résultats sur de simples feuilles en attendant les procès-verbaux paraphés et le non exercice du droit de vote d’une électrice, au motif qu’un électeur a déjà signé à sa place.
Ce que le COSEF recommande aux parties prenantes du processus électoral
Pour pallier tous ces incidents, le COSEF recommande au gouvernement, de renforcer les capacités des Forces de défense et de sécurité pour une sécurisation efficace du territoire, en vue de garantir des élections inclusives et sécurisées. Il plaide pour le renforcement de la représentativité des femmes dans les instances de décision.
Aux partis et formations politiques, la structure de Wanep Burkina propose de mettre en œuvre un programme de formation et de renforcement de capacités au profit de leurs militants, sur les procédures de vote. Il recommande aussi l’utilisation des voies légales de recours pour les contestations, conformément au code de bonne conduite qui a été signé.
A la CENI, il conseille de mettre à la disposition à temps, tout le matériel nécessaire du scrutin et de s’assurer du bon déroulement de toutes les étapes du processus. L’institution doit renforcer les capacités des membres des bureaux de vote sur les processus électoraux en lien avec les questions de genre et l’éducation des femmes sur le processus électoral.
Aux organisations des femmes et de la société civile, le COSEF propose de promouvoir une meilleure participation des femmes aux processus électoraux à travers une communication de proximité et la sensibilisation. Cela, en menant des actions de plaidoyer en vue d’élections apaisées dont les résultats officiels seront acceptés de tous.
Le COSEF conclut en relevant une forte mobilisation féminine à travers le pays, pour un processus électoral sans violence via des sensibilisations. Ce centre a été mis en place pour contribuer à l’atténuation de la violence électorale basée sur le genre. C’est une structure créée et coordonnée par le Réseau ouest-africain pour l’édification de la paix (WANEP), à travers son système d’alerte précoce, d’identification des risques de violences et d’analyse afin d’apporter des réponses éclairées.